Retour à "La prière chrétienne - Les enseignements du Catéchisme sur la prière"
 


 

CONTEXTE

Première section
La prière dans la vie chrétienne

chap.1: APPEL À LA PRIÈRE
chap.2: TRADITION DE LA PRIÈRE

chap.3: LA VIE DE PRIÈRE

Deuxième section
 La prière du Seigneur: "
Notre Père"

1. Le résumé de tout l'Évangile
2. Notre Père qui es aux cieux
3.
Les sept demandes

  • Que ton Nom soit sanctifié

 

 

 

, La prière du Seigneur:
"Notre Père"

Extrait du Catéchisme de l'Église catholique

 

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Les sept demandes

1) Que ton Nom soit sanctifié

 

     Le terme "sanctifier" doit s’entendre ici, non d’abord dans son sens causatif (Dieu seul sanctifie, rend saint) mais surtout dans un sens estimatif : reconnaître comme saint, traiter d’une manière sainte. C’est ainsi que, dans l’adoration, cette invocation est parfois comprise comme une louange et une action de grâces (cf. Ps 111, 9 ; Lc 1, 49). Mais cette demande nous est enseignée par Jésus comme un optatif : une demande, un désir et une attente où Dieu et l’homme sont engagés.

 Dès la
première demande à notre Père, nous sommes plongés dans le mystère intime de sa Divinité
et dans le
drame du salut
de notre humanité.

       Lui demander que son Nom soit sanctifié nous implique dans "le Dessein bienveillant qu’il avait formé par avance" pour que "nous soyons saints et immaculés en sa présence, dans l’amour" (cf. Ep 1, 9. 4). Aux moments décisifs de son Économie, Dieu révèle son Nom, mais il le révèle en accomplissant son œuvre. Or cette œuvre ne se réalise pour nous et en nous que si son Nom est sanctifié par nous et en nous.

     Aux moments décisifs de son Économie, Dieu révèle son Nom, mais il le révèle en accomplissant son œuvre. Or cette œuvre ne se réalise pour nous et en nous que si son Nom est sanctifié par nous et en nous.

     La Sainteté de Dieu est le foyer inaccessible de son mystère éternel. Ce qui en est manifesté dans la création et l’histoire, l’Écriture l’appelle la Gloire, le rayonnement de sa Majesté (cf. Ps 8 ; Is 6, 3). En faisant l’homme "à son image et à sa ressemblance" (Gn 1, 26), Dieu "le couronne de gloire" (Psaume 8, 6), mais en péchant l’homme est "privé de la Gloire de Dieu" (Rm 3, 23). Dès lors, Dieu va manifester sa Sainteté en révélant et en donnant son Nom, afin de restaurer l’homme "à l’image de son Créateur" (Col 3, 10).

     Dans la promesse faite à Abraham, et le serment qui l’accompagne (cf. He 6, 13), Dieu s’engage lui-même mais sans dévoiler son Nom.

 Dieu va manifester sa Sainteté en révélant et en donnant son Nom, afin de restaurer l'homme "à l'image de son Créateur".

   C’est à Moïse qu’il commence à le révéler (cf. Ex 3, 14) et il le manifeste aux yeux de tout le peuple en le sauvant des Egyptiens : "il s’est couvert de Gloire" (Ex 15, 1). Depuis l’Alliance du Sinaï, ce peuple est "sien" et il doit être une "nation sainte" (ou consacrée, c’est le même mot en hébreu : cf. Ex 19, 5-6) parce que le Nom de Dieu habite en lui.

 

     Or, malgré la Loi sainte que lui donne et redonne le Dieu Saint (cf. Lv 19, 2 : "Soyez saints, car moi, votre Dieu, je suis saint"), et bien que le Seigneur, "eu égard à son Nom", use de patience, le peuple se détourne du Saint d’Israël et "profane son Nom parmi les nations" (cf. Ez 20 ; 36). C’est pourquoi les justes de l’Ancienne Alliance, les pauvres revenus d’exil et les prophètes ont été brûlés par la passion du Nom.

     Finalement, c’est en Jésus que le Nom du Dieu Saint nous est révélé et donné, dans la chair, comme Sauveur (cf. Mt 1, 21 ; Lc 1, 31) : révélé par ce qu’il Est, par sa Parole et par son Sacrifice (cf. Jn 8, 28 ; 17, 8 ; 17, 17-19). C’est le cœur de sa prière sacerdotale : "Père saint ... pour eux je me consacre moi-même, afin qu’ils soient eux aussi consacrés en vérité" (Jn 17, 19).

 

C’est parce qu’il "sanctifie"
lui-même son Nom

(cf. Ez 20, 39 ; 36, 20-21)
que Jésus nous "manifeste"
le Nom du Père
(Jn 17, 6).
Au terme de sa Pâque, le Père lui donne alors le Nom qui est au-dessus de tout nom : Jésus est Seigneur à la gloire de Dieu le Père
(cf. Ph 2, 9-11)
.

     Dans l’eau du Baptême, nous avons été "lavés, sanctifiés, justifiés par le Nom du Seigneur Jésus-Christ et par l’Esprit de notre Dieu" (1 Co 6, 11). En toute notre vie, notre Père "nous appelle à la sanctification" (1 Th 4, 7), et, puisque c’est "par lui que nous sommes dans le Christ Jésus, qui est devenu pour nous sanctification" (1 Co 1, 30), il y va de sa Gloire et de notre vie que son Nom soit sanctifié en nous et par nous. Telle est l’urgence de notre première demande.

Qui pourrait sanctifier Dieu, puisque lui-même sanctifie ? mais nous inspirant de cette parole ‘Soyez saints, parce que moi je suis Saint’ (Lv 20, 26), nous demandons que, sanctifiés par le baptême, nous persévérions dans ce que nous avons commencé à être. Et cela nous le demandons tous les jours, car nous fautons quotidiennement et nous devons purifier nos péchés par une sanctification sans cesse reprise... Nous recourrons donc à la prière pour que cette sainteté demeure en nous
(S. Cyprien, Dom. orat. 12 : PL 4, 526A-527A).

     Il dépend inséparablement de notre vie et de notre prière que son Nom soit sanctifié parmi les nations :

Nous demandons à Dieu de sanctifier son Nom, car c’est par la sainteté qu’il sauve et sanctifie toute la création... Il s’agit du Nom qui donne le salut au monde perdu, mais nous demandons que ce Nom de Dieu soit sanctifié en nous par notre vie. Car si nous vivons bien, le nom divin est béni ; mais si nous vivons mal, il est blasphémé, selon la parole de l’Apôtre : ‘Le Nom de Dieu est blasphémé à cause de vous parmi les nations’ (Rm 2, 24 ; Ez 36, 20-22). Nous prions donc pour mériter d’avoir en nos âmes autant de sainteté qu’est saint le nom de notre Dieu
(S. Pierre Chrysologue, serm. 71 : PL 52, 402A).

Quand nous disons ‘Que ton Nom soit sanctifié’, nous demandons qu’il soit sanctifié en nous, qui sommes en lui, mais aussi dans les autres que la grâce de Dieu attend encore, afin de nous conformer au précepte qui nous oblige de prier pour tous, même pour nos ennemis. Voilà pourquoi nous ne disons pas expressément : Que ton Nom soit sanctifié ‘en nous’, car nous demandons qu’il le soit dans tous les hommes (Tertullien, or. 3).

 

Dire
"Que ton nom soit sanctifié"
c'est demander que la sainteté de Dieu demeure en nous et qu'elle se manifeste dans tous les hommes.

     Cette demande, qui les contient toutes, est exaucée par la prière du Christ, comme les six autres demandes qui suivent. La prière à notre Père est notre prière si elle est priée "dans le Nom" de Jésus (cf. Jn 14, 13 ; 15, 16 ; 16, 24. 26). Jésus demande dans sa prière sacerdotale : "Père saint, garde en ton Nom ceux que tu m’as donnés" (Jn 17, 11).

 

 


 

En bref

En demandant : "Que ton Nom soit sanctifié" nous entrons dans le dessein de Dieu, la sanctification de son Nom – révélé à Moïse, puis en Jésus – par nous et en nous, de même qu’en toute nation et en chaque homme.

 

Prochain  texte:: La deuxième demande du Notre Père:

Que ton Règne vienne
 

     
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