Imprimer Texte plus gros Texte plus petit

Formation > Étude de la bible > Évangile de Jean vulgarisé
Texte plus gros Texte plus petit

Jean m'a parlé de son ami Jésus

par Roger Gauthier, o.m.i.

Le texte ci-contre
raconte un épisode de
l'Évangile selon
Saint Jean.

Il est reformulé
dans un langage populaire
dans le but de nous aider
à découvrir le Christ
comme Jean a pu le
percevoir.

Pour voir le contexte
de l'article en cours
ou pour en savoir plus
sur le sens de
cette réécriture
cliquer ici.

Il nous promet un remplaçant

Malgré ces promesses étonnantes de Jésus, nous avions toujours le cœur lourd à la pensée qu’il ne serait plus là. Restés seuls, comment pourrions-nous continuer ce qu’il venait à peine de commencer? La seule guérison que nous avions tentée chez un épileptique n’avait pas réussi.

L'Esprit Saint, don à l'ÉgliseJésus nous expliqua comment ça se passerait. « Gardez votre attachement pour moi, spécialement en faisant les choses comme je vous les ai montrées. Et moi, chez le Père, je le prierai. Alors, comme il m’a envoyé vivre un temps avec vous, il vous enverra quelqu’un pour me remplacer; mais lui, il restera avec vous pour toujours. Il s’appelle l’Esprit de Vérité. Les gens qui ne font confiance qu’à leurs yeux et à leur logique ne pourront pas découvrir sa présence dans leur vie. Mais vous, vous avez tout ce qu’il faut pour le connaître parce que vous avez vécu avec moi et que vous m’aimez. Ainsi donc, vous ne resterez pas seuls comme des orphelins. Dans peu de temps, je vais disparaître aux yeux de beaucoup de gens qui ne m’aiment pas; mais vous, vous me reverrez bien vivant, d’une vie que vous partagerez avec moi. Ce jour-là, vous découvrirez au-dedans de vous que je suis vraiment en mon Père, que vous êtes profondément liés à moi comme je le suis à vous. Toute personne qui fait confiance à ma mission et qui agit en conséquence par amour de moi est nécessairement aimée de mon Père. Et moi, je l’aimerai et je me ferai connaître de plus en plus à elle ».

La mission que Jésus semblait mettre sur nos épaules nous paraissait bien lourde. Nous aurions beaucoup souhaité que Jésus continue d’en porter la part principale. L’un de nous, Jude, risqua une question que nous nous posions tous : « Seigneur, comment se fait-il que tu aies à te manifester seulement à nous et pas à tout le monde? » Jésus comprit que notre angoisse nous avait empêchés de saisir ce qu’il nous avait pourtant expliqué clairement. Il répéta ses explications avec grande patience : « Chaque personne qui m’aime vit en accord avec moi, et mon Père aussi l’aime. Alors nous venons vivre en elle, non pas occasionnellement, mais nous y habitons à demeure. Par ailleurs, si quelqu’un ne m’aime pas, il ne s’occupe pas de mes paroles. Or vous le savez : tout ce que vous avez entendu de moi me venait du Père qui m’a donné ma mission ».

Voyant que nous restions toujours inquiets, Jésus ajouta ceci : « Je vous dis ces choses ce soir en profitant que je suis encore avec vous; mais ne vous inquiétez pas si vous ne retenez pas tout. Mon remplaçant, l’Esprit Saint dont je vous ai parlé et que le Père vous enverra pour continuer ma mission, lui, il vous enseignera absolument tout et vous fera même vous souvenir de ce que je vous ai dit depuis trois ans ».

main et 3 personnesÀ ce moment, Jésus eut besoin de nous rassurer. « En vous voyant inquiets, je veux vous faire don de la paix, de la paix que j’éprouve en ce moment. Bien sûr, il ne s’agit pas de la paix qu’on se donne dans les rencontres de tous les jours. Ce que je veux vous donner, c’est que votre cœur cesse de se troubler et de craindre. N’oubliez pas ce que je vous ai dit : je m’en vais et je viens à vous. Si vous êtes vraiment des amis pour moi, vous serez heureux de savoir que je m’en vais au Père, car il est plus grand que moi. Si je vous ai parlé de mon départ avant qu’il n’arrive, c’est précisément pour qu’il vous soit plus facile de continuer à me faire confiance au moment où il se produira. Après cette soirée, je ne pourrai plus beaucoup vous parler, car le prince de ce monde fait ses derniers préparatifs pour m’éliminer. À vrai dire, il n’a aucune prise sur moi et même, malgré lui, il contribuera à faire comprendre aux gens que j’aime mon Père et que je remplis ma mission qui est de les libérer du mal ».

Pour nous, la future présence de Jésus demeurait bien mystérieuse. Nous ne pouvions nous en faire une image claire. Alors Jésus nous l’expliqua en prenant la vigne comme parabole. « Imaginez que je suis une vraie vigne, que vous êtes les branches et que mon Père est le vigneron. Quand un sarment ne donne plus de raisin et qu’il sèche, mon Père le coupe. Par ailleurs, à tous les sarments qui donnent du raisin, il  supprime les pousses inutiles afin qu’ils soient encore plus productifs. Déjà, m’ayant suivi depuis trois ans, vous avez été purifiés de ce qui pouvait vous empêcher d’accueillir mes pensées. Je vous ai recommandé souvent de demeurer en moi comme je m’applique à demeurer en vous. Tout comme le sarment qui se sépare de la vigne ne peut pas de lui-même donner de raisin, de même si vous ne restez pas accueillants à ma présence en vous, vous ne pourrez continuer ma mission.

« Je vous le répète : moi, je suis la vigne et vous les sarments. Ce que j’appelle ma présence en vous, c’est quand vous acceptez de vivre comme je vous l’ai expliqué depuis trois ans. En faisant ainsi, vous produirez du fruit en abondance. Mais en dehors de moi, vous ne pouvez rien produire de bon. Si quelqu’un ne m’accueille pas dans sa vie, il ressemble au sarment séparé de la vigne. Vous savez ce qui lui arrive : il se dessèche, on le ramasse, on le jette au feu et il brûle. Vous devez être certains que si vous demeurez en moi et que ma pensée vous habite, je répondrai à tous vos appels. Ce qui réjouit beaucoup mon Père, c’est que vous produisiez du fruit en abondance et que vous soyez pour moi des disciples ».

vigne

En dehors de moi, vous ne pouvez
rien produire de bon. [...]

Ce qui réjouit beaucoup mon Père,
c’est que vous produisiez du fruit
en abondance.

Comme il est arrivé souvent ce soir-là, Jésus se laissa emporter par la tendresse et nous dit : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi, je vous ai aimés : je voudrais que vous viviez toujours à l’intérieur de cet amour. Pour cela, il suffit que vous travailliez à ma mission selon ce que je vous ai expliqué. C’est ainsi que moi-même, je demeure dans l’amour du Père : en accomplissant ma mission comme il me la donne. Tout ce que je vous dis ce soir, c’est pour vous faire participer à ma joie afin que vous soyez vraiment heureux ».

Sensible tout à coup aux possibles conflits ente nous,  Jésus se mit à parler de notre amour mutuel à la lumière de son amour pour chacun de nous. « Voici un désir auquel je tiens beaucoup : que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés. Aimez-vous du plus grand amour qui consiste à aller jusqu’à donner sa vie pour quelqu’un. Vous serez toujours mes amis si vous vous aimez de cette sorte d’amour. Notez bien que je ne vous ai jamais regardé comme un maître regarde ses serviteurs, car un serviteur ne sait rien des affaires de son maître. Moi, je vous appelle mes amis parce que je vous ai fait connaître tout ce que mon Père me disait. Si vous êtes ici avec moi, ce n’est pas le hasard qui vous a fait me rencontrer; c’est moi qui vous ai choisis personnellement et je me suis appliqué à bâtir en vous ce qu’il fallait pour que vous puissiez me remplacer, que vous produisiez du fruit et que votre fruit soit excellent. Maintenant tout ce que vous demanderez au Père, à cause de votre lien avec moi, il vous l’accordera. Mais ce que je vous recommande avant tout, c’est de vous aimer les uns les autres d’un amour total comme fut le mien pour vous.

Ces paroles d’amour nous réconfortaient beaucoup. Mais nous gardions quand même au fond du cœur la peur de ce qui nous attendait si nous devions continuer la mission de Jésus : nous faudrait-il lutter comme lui avait fait avec les pharisiens en portant sans cesse la menace de mort contre nous? Jésus évoqua franchement notre angoisse silencieuse, sans adoucir ce qui nous attendait à cause de notre lien à lui. « Votre vie ne sera pas facile. Quand des gens vous haïront, rappelez-vous qu’ils m’ont haï, moi aussi. Si vous étiez comme eux, ils vous aimeraient, mais je vous ai entraînés dans une manière de vivre qui est étrangère à ce que recherche bien du monde. C’est pour cela que vous serez haïs. Rappelez-vous ce que je vous ai dit : que le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi; s’ils m’ont tendu des pièges pour me faire condamner, ils le feront aussi pour vous. Toujours pour la même raison : à cause de votre lien avec moi. C’est qu’ils n’ont aucune idée de la mission que j’ai reçue du Père. S’ils ne m’avaient pas connu ni n’avaient entendu mes paroles, je ne pourrais rien leur reprocher; mais parce qu’ils ont refusé même de m’écouter et de prendre mes paroles au sérieux, ils sont responsables de leur erreur. Quand ils me haïssent, ils haïssent aussi mon Père. J’ai pourtant fait sous leurs yeux des œuvres qu’aucun autre n’a faites avant moi, mais ce fut pour eux des occasions de nous haïr encore davantage, mon Père et moi. C’est là le mal dont ils sont responsables. La Loi avait déjà prédit qu’il en serait ainsi quand elle a dit: ‘Ils m’ont haï sans raison’.

< précédent