Mouvement des Cursillos - Diocèse de Saint-Jérôme  

                                                       

Dans ma vie, j'ai cette chance-là d'avoir des gens extraordinaires qui gravitent autour de moi... dont Mirelle, Claude et Monique, pour ne nommer que ceux-ci.

Durant un voyage mémorable en Jamaïque, les filles m'ont parlé du Cursillo, de cette belle énergie transmissible, de ce beau voyage sur soi. Et sans savoir pourquoi, ça m'a interpellé. Quelque chose a vibré en moi... Du déjà vu il y a longtemps.

Les jours ont passé, les mois et même quelques années. En janvier 2015, tout bascule dans ma vie.... Ce fut une année pleine de rebondissements, d'abandons, de trahisons, de tristesse et j'en passe. (Dans mes mots à moi, je vous dirais que j'ai pleuré ma vie et je l’ai définitivement braillée....)

Les mois ont passé, j'ai repris le contrôle de ma vie, mais il y avait cette fatigue qui se faisait sentir et surtout une certaine solitude... Le timing était bon, tout était bien enligné pour que je m'offre ce tout inclus. Seulement mon sac à dos... Et le reste c'est un cadeau du Cursillo... Repos, repas, conversation et dodo. Tout un week-end juste pour moi... Aller cocotte on se paie la traite. Et officiellement ce fut une fin de semaine de rêve...

Je vous raconte dans mon imagé comment j’ai vécu ce 215ème Cursillo:

Dans mon tout inclus, même le taxi est fourni...L'horloge fait son tic-tac dans la douceur de mon condo. Un peu stressée mais ça va, c'est une fin de semaine tout en relaxation qui m’attend... Une petite croisière de trois jours.
J'entrevois les phares du taxi de ma fenêtre, ça y est on part, je ferme les lumières et je vérifie la porte deux, trois fois juste pour être sûre qu'elle est bien barrée. Talons hauts, sac à dos et sacoche à la main, on embarque. La conversation fut intéressante dans la voiture, la dynamique est présente...Je me suis dit « yes », ça part bien....

Rendue à destination, on reprend possession de nos biens et on se présente pour l’embarquement.
Wow. Qu'est-ce-que je vois devant moi? Ce magnifique bateau nommé le 215 ème Cursillo « Chante la vie ! »... Moi qui aime la musique. Je me dis « wow ça va être super ».

Sur la passerelle, on nous remet notre carte d'embarquement ainsi qu'une pochette... Curieuse de nature, je m'empressa de regarder à l’intérieur pour remarquer que ces petites quelques choses avaient déjà été mises dans des boites il y a longtemps.... Et durant mon empressement d’avancer, (parce que j'ai dû prendre le temps de replacer mon sac à dos car il me fatiguait les épaules), j'ai laissé tomber cette charmante petite pochette.
On nous expliqua quelques consignes d'usage, ...de prendre soin de ce petit sac que l'on nous avait remis à notre arrivée et de s'occuper de son bagage personnel... «La charmante pochette que j'avais perdue par distraction»... Je me suis dit. «Relaxe Beauté tu pars pour trois jours.». Tu as tout ça à la maison...

La soirée fut très agréable, le bateau glissait sur l’eau, la mer était calme et la brise légère. Les rencontres étaient agréables et les conversations enrichissantes. Les capitaines vinrent se présenter à tour de rôle ainsi que tous les membres de l'équipage. On nous expliqua qu'ils seraient présents avec nous pour toute la durée de la croisière, et la soirée se termina avec un dodo bien mérité.

Après le déjeuner, on nous informa qu'il y aurait quelques escales durant le voyage. La journée passa sans s'en rendre compte. Dans l'après-midi, des gens me demandèrent si j'avais senti le bateau tanguer à l'occasion, je leur répondis que moi, je n'avais rien ressenti.

En fin de soirée, j'ai constaté qu'en effet le bateau tanguait et j'ai pris peur. Le capitaine m'expliqua que dans la petite pochette se trouvait une bouée de sauvetage, mais moi j'avais perdu ce sac alors il me dit de ne pas m'inquiéter, que le calme allait revenir, tant que le bateau avance toujours de l'avant, il n'y avait aucun danger.... Alors je pris soin de bien tenir mon sac à dos, de le replacer différemment parce qu'il engourdissait mes épaules.

J'ai fini par reprendre mon calme et j'ai réalisé que j'avais tellement serré ce sac que j’en avais mal partout. Je suis allée me coucher, mais je vous dirais que je n’ai pas bien dormi et ce n’était pas à cause du bateau car il avait repris son mouvement de douceur. Le paquebot coupait la mer avec son infinie tendresse. C'est qu'il était temps d'alléger ce bagage.

Au matin du samedi, le déjeuner fut agréable, j'avais retrouvé mon énergie. Mon calme était revenu. L'équipage nous expliqua qu'il restait un arrêt à faire avant de visiter la cité de la lumière. J’ai été surprise par cette annonce, parce que lorsque j'avais fait ma réservation, on n'avait rien dit à propos de cette ville lumière. Le capitaine expliqua que c'était un cadeau qui nous était offert étant donné que nous étions des passagers privilégiés.

Le bateau accosta... Durant notre descente on nous expliqua qu'il y aurait un peu de marche à faire, un petit pont à traverser, une nuitée dans une auberge et que l'on arriverait à cette ville iIIuminée.... La marche ne fut vraiment pas agréable, j’aime les talons hauts, une fille fière lâche pas ses talons hauts ni son sac à dos, même si elle doit être loin derrière. Dans mes pensées, j'ai pris conscience que j’étais très souvent en arrière pour ne pas déranger, ça représentait bien mon moi, ma personnalité, celle que j'étais devenue aujourd'hui, une fille avec une carapace de tortue pour prévenir les coups durs de la vie.

Rendue au charmant pont, le capitaine nous expliqua que dans la superbe pochette se trouvait une corde avec ses harnais, juste de bien s'attacher pour ne pas perdre l'équilibre. Mais là encore je me suis souvenue que j'avais pris trop d'importance à mon sac à dos... J'étais sans mot, triste et même un peu perdue. J'ai constaté que cette pochette que j'avais négligée avait une importance primordiale « La connexion avec soi. Tout était relié avec l'attachement à la vie»....

Comment allais- je faire pour traverser sans ces deux outils de travail? Le capitaine vint me voir et m'expliqua qu'il me faudrait me libérer de cette lourdeur si je voulais garder mon équilibre pour poursuivre ma route... Non me dis-je dans ma tête, pas maintenant, c'est une partie de mon passé et de mon présent qui est dans ce sac, je ne pouvais pas le laisser là, même s’il m'avait blessé les épaules à plusieurs reprises par le passé, mais j'avais vraiment cette urgence d'aller visiter ce lieu paradisiaque, j'avais un choix à faire. Le capitaine comprit ma détresse, et en posant sa main sur mon épaule, je compris qu'il était temps de me dégager de ce bagage et avec sa plus grande compassion, il prit le temps de dénouer ce nœud qui me retenait à ce sac à dos. Je l'ai remercié de toute ma gratitude car seule je n'aurai jamais été capable.

Le reste du trajet fut d'une légèreté sans nom, même une partie de ma carapace avait fondu. Je me suis même surprise à prendre les devants. Je me sentais comme sur un nuage et je flottais. En enlevant un peu de carapace de tortue , j'ai permis à une nouvelle énergie de faire connexion avec moi. Une sensation nouvelle. Un renouveau à la vie... Quelque temps plus tard, nous étions rendus à destination dans cette charmante petite auberge pour le dernier dodo. Dans mes mots à moi je vous dirais que j'ai dormi dans du papier de soie cette nuit-là...

Au matin, la frénésie était palpable. On arrivait à bon port, la ville LUMIÈRE... La cité magique. Et ce fut vrai, d'une beauté à couper le souffle. Le Paradis...

Le capitaine nous expliqua qu'un jour ce lieu paradisiaque nous serait accessible à tous sans condition, sans préjugé et que ça serait notre havre de paix.

Durant la visite de notre ville sainte. L'équipage nous remit à tous une splendide pochette. Cette fois-ci, je pris soin de la garder dans mes mains. L'un des capitaines nous expliqua que l’on pouvait tout mettre dans cette pochette, toutes les boutiques nous étaient permises, sans aucune condition, que ce que l'on y mettait ne serait jamais désuet, démodé et même que nous pourrions le transmettre à nos générations présentes et futures et que quiconque acceptait ce cadeau, il lui serait bénéfique. Ce serait une bonté de Dieu.

Alors je me suis permis de remplir cette pochette avec toute la grâce de Dieu qui m'était donnée.

Sur le chemin du retour, je contemplais la mer avec gratitude, je me suis fermé les yeux et j'ai souri, je me suis surpris à ouvrir plein de petites portes que j'avais fermées dans ma mémoire depuis si longtemps et I'une d'entre elles contenait ces mots : «  Vis ta vie et chante la vie ». Depuis ce voyage, je prie Dieu en lui demandant de me permettre d’être là jusqu’à demain matin, et j'offre ma journée à quelqu'un. Ensuite juste avant de partir pour le travail ou pour toute autre sortie, je remplis ma sacoche de ces boites magiques et je les offres à qui veut les recevoir. Que ce soit de la bonté, de l‘écoute, de la gratitude, de l'empathie, du pardon etc… Et moi aussi je pige à tous les jours dans cette pochette. Et dans l'une de cette petite boite que je me suis offert en cadeau, il y avait cette feuille blanche, cette feuille tellement vibrante, celle que j'avais cachée dans un tiroir il y a si longtemps parce que les mots étaient devenus illisibles. Cette feuille là je l’ai retrouvée, cette feuille qui me permet aujourd’hui de m'exprimer, d'écrire les mots qui sont au fond de moi. Toujours de l'avant jamais plus de l'arrière.

Je souhaite que lorsque j'écouterai le film de ma vie, j'ai envie d'être en première loge, d’être l'actrice principale qui a performé dans toute sa personne et au plus profond de son Âme...

De Colores

Diane Soucy
Communauté de Sainte-Annes-des-Plaines

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