Retour à "La prière chrétienne - Les enseignements du Catéchisme sur la prière"
 


 

CONTEXTE

Première section
La prière dans la vie chrétienne

chap.1: APPEL À LA PRIÈRE

1: Dans l'A.T.
2: Dans la plénitude du temps

  • Jésus prie

 

 

La prière
dans la vie chrétienne

Extrait du Catéchisme de l'Église catholique

 
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Jésus Christ en prière Jésus prie
 

    Le drame de la prière nous est pleinement révélé dans le Verbe qui s’est fait chair et qui demeure parmi nous. Chercher à comprendre sa prière, à travers ce que ses témoins nous en annoncent dans l’Evangile, c’est nous approcher du Saint Seigneur Jésus comme du Buisson ardent :
  • d’abord le contempler lui-même en prière,
  • puis écouter comment il nous enseigne à prier,
  • pour connaître enfin comment il exauce notre prière.

 

Le Fils de Dieu devenu Fils de la Vierge a appris à prier selon sLa Vierge Marie offre l'enfant Jésus au Pèreon cœur d’homme. Il a appris les formules de prière de sa mère, qui conservait et méditait dans son cœur toutes les "grandes choses faites par le Tout-Puissant" (cf. Lc 1, 49 ; 2, 19 ; 2, 51). Il l’apprend dans les mots et les rythmes de la prière de son peuple, à la synagogue de Nazareth etJésus à 12 ans étonne les savants du Temple au Temple. Mais sa prière jaillit d’une source autrement secrète, comme il le laisse pressentir à l’âge de douze ans : "Je Me dois aux affaires de mon Père" (Lc 2, 49). Ici commence à se révéler la nouveauté de la prière dans la plénitude des temps : la prière filiale, que le Père attendait de ses enfants, va enfin être vécue par le Fils unique Lui-même dans son Humanité, avec et pour les hommes.

L’Evangile selon S. Luc souligne l’action de l’Esprit Saint et le sens de la prière dans le ministère du Christ. Jésus prie avant les moments décisifs de sa mission : avant que le Père témoigne de lui lors de son Baptême (cf. Lc 3, 21) et de sa Transfiguration (cf. Lc 9, 28), et avant d’accomplir par sa PassioJésus prie pour connaître la volonté de son Pèren le Dessein d’amour du Père (cf. Lc 22, 41-44). Il prie aussi avant les moments décisifs qui vont engager la mission de ses Apôtres : avant de choisir et d’appeler les Douze (cf. Lc 6, 12), avant que Pierre le confesse comme "Christ de Dieu" (cf. Lc 9, 18-20) et afin que la foi du chef des Apôtres ne défaille pas dans la tentation (cf. Lc 22, 32). La prière de Jésus avant les événements du salut que le Père lui demande d’accomplir est une remise, humble et confiante, de sa volonté humaine à la volonté aimante du Père.

Un jour, quelque part, Jésus priait. Quand il eut fini, un de ses disciples lui demanda : Seigneur, apprends-nous à prier " (Lc 11, 1). N’est-ce-pas d’abord en contemplant son Maître prier que le disciple du Christ désire prier ? Il peut alors l’apprendre du Maître de la prière. C’est en contemplant et en écoutant le Fils que les enfants apprennent à prier le Père.

Jésus se retire souvent à l’écart, dans la solitude, sur la montagne, de préférence de nuit, pour prier (cf. Mc 1, 35 ; 6, 46 ; Lc 5, 16). Il Jésus à l'écart sur la montagneporte les hommes dans sa prière, puisque aussi bien il assume l’humanité en son Incarnation, et il les offre au Père en s’offrant lui-même. Lui, le Verbe qui a "assumé la chair", participe dans sa prière humaine à tout ce que vivent "ses frères" (He 2, 12) ; il compatit à leurs faiblesses pour les en délivrer (cf. He 2, 15 ; 4, 15). C’est pour cela que le Père l’a envoyé. Ses paroles et ses œuvres apparaissent alors comme la manifestation visible de sa prière "dans le secret".

Du Christ, durant son ministère, les évangélistes ont retenu deux prières plus explicites. Or elles commencent chacune par l’action de grâces. Dans la première (cf. Mt 11, 25-27 et Lc 10, 21-23), Jésus confesse le Père, le reconnaît et le bénit parce qu’il a caché les mystères du Royaume à ceux qui se croient doctes et l’a révélé aux "tout petits" (les pauvres des Béatitudes). Son tressaillement "Oui, Père !" exprime le fond de son cœur, son adhésion au "bon plaisir" du Père, en écho au "Fiat" de Sa Mère lors de sa conception et en prélude à celui qu’il dira au Père dans son agonie. Toute la prière de Jésus est dans cette adhésion aimante de son cœur d’homme au "mystère de la volonté" du Père (Ep 1, 9).

La seconde prière est rapportée par S. Jean (cf. Jn 11, 41-42) avant la résurrection de Lazare. L’action de grâces précède l’événement : "Père, je te rends grâces de m’avoir exaucé", ce qui implique que le Père écoute toujours sa demande ; et Jésus ajoute aussitôt : "je savais bien que tu m’exauces toujours", ce qui implique que, de son côté, Jésus demande d’une façon constante. Ainsi, portée par l’action de grâce, la prière de Jésus nous révèle comment demander : Avant que le don soit donné, Jésus adhère à Celui qui donne et Se donne dans ses dons. Le Donateur est plus précieux que le don accordé, il est le "Trésor", et c’est en Lui qu’est le cœur de son Fils ; le don est donné "par surcroît" (cf. Mt 6, 21. 33).

La prière " sacerdotale " de Jésus (cf. Jn 17) tient une place unique dans l’Economie du salut. Elle sera méditée en finale de la première Section. Elle révèle en effet la prière toujours actuelle de notre Grand Prêtre, et, en même temps, elle contient ce qu’il nous enseigne dans notre prière à notre Père, laquelle sera développée dans la deuxième Section.

Quand l’Heure est venue où Il accomplit le D"Père, non pas ma volonté mais la tienne"essein d’amour du Père, Jésus laisse entrevoir la profondeur insondable de sa prière filiale, non seulement avant de se livrer librement (" Abba... non pas ma volonté, mais la tienne " : Lc 22, 42), mais jusque dans ses dernières paroles sur la Croix, là où prier et se donner ne font qu’un : " Mon Père, pardonne-leur, ils nLe Christ en croixe savent pas ce qu’ils font " (Lc 23, 34) ; " En vérité, je te le dis, dès aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis " (Lc 24, 43) ; " Femme, voici ton fils " – " Voici ta mère " (Jn 19, 26-27) ; " J’ai soif ! " (Jn 19, 28) ; " Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? " (Mc 15, 34 ; cf. Ps 22, 2) ; " Tout est achevé " (Jn 19, 30) ; " Père, je remets mon esprit entre tes mains " (Lc 23, 46), jusqu’à ce " grand cri " où il expire en livrant l’esprit (cf. Mc 15, 37 ; Jn 19, 30b).

Toutes les détresses de l’humanité de tous les temps, esclave du péché et de la mort, toutes les demandes et les intercessions de l’histoire du salut sont recueillies dans ce Cri du Verbe incarné. Voici que le Père les accueille et, au delà de toute espérance, les exauce en ressuscitant son Fils. Ainsi s’accomplit et se consomme le drame de la prière dans l’Economie de la création et du salut. Le psautier nous en livre la clef dans le Christ. C’est dans l’Aujourd’hui de la Résurrection que le Père dit : " Tu es mon Fils, moi, aujourd’hui je t’ai engendré. Demande, et je te donne les nations pour héritage, pour domaine les extrémités de la terre ! " (Psaume 2, 7-8 ; cf. Ac 13, 33).

L’Epître aux Hébreux exprime en des termes dramatiques comment la prière de Jésus opère la victoire du salut : "C’est Lui qui aux jours de sa chair, ayant présenté, avec une violente clameur et des larmes, des implorations et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé en raison de sa piété, tout Fils qu’il était, il apprit, de ce qu’il souffrit, l’obéissance ; après avoir été rendu parfait, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent principe de salut éternel" (He 5, 7-9).

 


 

En bref

Dans le Nouveau Testament le modèle parfait de la prière réside dans la prière filiale de Jésus.

Faite souvent dans la solitude, dans le secret,
la prière de Jésus comporte une adhésion aimante
à la volonté du Père jusqu’à la croix
et une absolue confiance d’être exaucée
.

 

 

(Prochain  texte: "Jésus enseigne à prier")

 


 

 

 

 

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