La
prière de Marie nous est révélée à l’aurore de la Plénitude des
temps. Avant l’Incarn ation du Fils de Dieu et avant l’effusion de
l’Esprit Saint, sa prière coopère d’une manière unique au Dessein
bienveillant du Père, lors de l’Annonciation pour la conception du
Christ (cf. Lc 1, 38), lors de la Pentecôte
pour la formation de l’Église, Corps du Christ (cf. Ac 1, 14). Dans la
foi de son humble servante le Don de Dieu trouve l’accueil qu’il
attendait depuis le commencement des temps. Celle que le Tout-Puissant a
faite "pleine de grâce" répond par l’offrande de tout son être : "Voici
la servante du Seigneur, qu’il m’advienne selon ta parole". Fiat,
c’est la prière chrétienne : être tout à Lui puisqu’Il est tout à nous.

L’Evangile
nous révèle comment Marie prie et intercède dans la foi : à Cana (cf. Jn
2, 1-12) la mère de Jésus prie son fils pour les besoins d’un repas de
noces, signe d’un autre Repas, celui des noces de l’Agneau donnant son
Corps et son Sang à la demande de l’Église, son Epouse. Et c’est à
l’heure de la nouvelle Alliance, au pied de la Croix (cf. Jn 19, 25-27),
que Marie est exaucée comme la Femme, la nouvelle Eve, la véritable
"mère des vivants".
C’est
pourquoi le cantique de Marie (cf. Lc 1, 46-55 ; le Magnificat
latin, le Mégalinaire byzantin), est à la fois le cantique de la
Mère de Dieu et celui de l’Église, cantique de la Fille de Sion et du
nouveau Peuple de Dieu, cantique d’action de grâces pour la plénitude de
grâces répandues dans l’Economie du salut, cantique des " pauvres " dont
l’espérance est comblée par l’accomplissement des Promesses faites à nos
pères "en faveur d’Abraham et de sa descendance, à jamais".
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