Le jour de la Pentecôte, l’Esprit de la
Promesse a été répandu sur les disciples, "assemblés en un même lieu"
(Ac 2, 1), l’attendant "tous d’un même cœur, assidus à la prière"
(Ac
1, 14). L’Esprit qui enseigne l’Église et lui rappelle tout ce que Jésus
a dit (cf. Jn 14, 26), va aussi la former à la vie de prière.
Dans la première communauté de Jérusalem,
les croyants "se montraient assidus à l’enseignement des apôtres,
fidèles à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux
prières" (Ac 2, 42). La séquence est typique de la prière de
l’Église : fondée sur la foi apostolique et authentifiée par la charité, elle est
nourrie dans l’Eucharistie.
Ces prières sont d’abord celles que les
fidèles écoutent et lisent dans les Écritures, mais ils les actualisent,
celles des Psaumes en particulier, à partir de leur accomplissement dans
le Christ (cf. Lc 24, 27. 44). L’Esprit Saint, qui rappelle ainsi le
Christ à son Église orante, la conduit aussi vers la Vérité tout entière
et suscite des formulations nouvelles qui exprimeront l’insondable
Mystère du Christ à l’œuvre dans la vie, les sacrements et la mission de
son Église. Ces formulations se développeront dans les grandes
traditions liturgiques et spirituelles. Les formes de la prière,
telles que les révèlent les Écritures apostoliques canoniques, resteront
normatives de la prière chrétienne.
I. La bénédiction et l’adoration
La
bénédiction exprime le
mouvement de fond de la prière chrétienne : elle est rencontre de Dieu
et de l’homme ; en elle le Don de Dieu et l’accueil de l’homme
s’appellent et s’unissent. La prière de bénédiction est la réponse de
l’homme aux dons de Dieu : parce que Dieu bénit, le cœur de l’homme peut
bénir en retour Celui qui est la source de toute bénédiction.
Deux formes fondamentales expriment ce
mouvement : tantôt, elle monte, portée dans l’Esprit Saint, par le
Christ vers le Père (nous Le bénissons de nous avoir bénis ; cf. Ep 1,
3-14 ; 2 Co 1, 3-7. ; 1 P 1, 3-9.) ; tantôt, elle implore la grâce de
l’Esprit Saint qui, par le Christ, descend d’auprès du Père (c’est lui
qui nous bénit ; cf. 2 Co 13, 13 ; Rm 15, 5-6. 13 ; Ep 6, 23-24).
L’adoration est la première
attitude de l’homme qui se reconnaît créature devant son Créateur. Elle
exalte la grandeur du Seigneur qui nous a fait (cf. Ps 95, 1-6) et la
toute-puissance du Sauveur qui nous libère du mal. Elle est le
prosternement de l’esprit devant le "Roi de gloire" (Psaume 24, 9-10) et
le silence respectueux face au Dieu "toujours plus grand" (S.
Augustin, Psal. 62, 16). L’adoration du Dieu trois fois saint et
souverainement aimable confond d’humilité et donne assurance à nos
supplications. |