Retour à "La prière chrétienne - Les enseignements du Catéchisme sur la prière"
 


 

CONTEXTE

Première section
La prière dans la vie chrétienne

chap.1: APPEL À LA PRIÈRE

1: Dans l'A.T.
2: la plénitude du temps
3: Dans le temps de l'Église

ch..2: TRADITION DE LA PRIÈRE

1: Aux sources de la prière
 

 

 

La prière
dans la vie chrétienne

Extrait du Catéchisme de l'Église catholique

 

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Aux sources de la prière

Chapitre deuxième
La tradition de la prière

 

La prière ne se réduit pas au jaillissement spontané d’une impulsion intérieure : pour prier, il faut le vouloir. Il ne suffit pas non plus de savoir ce que les Écritures révèlent sur la prière : il faut aussi apprendre à prier. Or, c’est par une transmission vivante (la sainte Tradition) que l’Esprit Saint, dans "l’Église croyante et priante" (DV 8), apprend à prier aux enfants de Dieu.

La tradition de la prière chrétienne est l’une des formes de croissance de la Tradition de la foi, en particulier par la contemplation et l’étude des croyants qui gardent en leur cœur les événements et les paroles de l’Économie du salut, et par la pénétration profonde des réalités spirituelles dont ils font l’expérience (cf. DV 8).

 

Article 1
Aux sources de la prière

 

L’Esprit Saint est "l’eau vive" qui, dans le cœur priant, "jaillit en Vie éternelle" (Jn 4, 14). C’est lui qui nous apprend à l’accueillir à la Source même : le Christ. Or, il y a dans la vie chrétienne des points de source où le Christ nous attend pour nous abreuver de l’Esprit Saint :

 

La Parole de Dieu
 

L’Église "exhorte avec force et de façon spéciale tous les chrétiens... à acquérir par une lecture fréquente des divines Écritures ‘la science éminente de Jésus-Christ’... Mais la prière doit accompagner la lecture de la Sainte Écriture pour que se noue un dialogue entre Dieu et l’homme, car
 


"c’est à lui que nous nous adressons quand nous prions, c’est lui que nous écoutons quand nous lisons les oracles divins"

(S. Ambroise, off. 1, 88 : PL 16, 50A) "


Les Pères spirituels, paraphrasant Mt 7, 7, résument ainsi les dispositions du cœur nourri par la Parole de Dieu dans la prière :
 


"Cherchez en lisant,
et vous trouverez en méditant ; frappez en priant, et il vous sera ouvert par la contemplation"

(cf. Guigue le Chartreux, scala : PL 184, 476C).

 

La Liturgie de l’Église
 

La mission du Christ et de l’Esprit Saint qui, dans la Liturgie sacramentelle de l’Église, annonce, actualise et communique le Mystère du salut, se poursuit dans le cœur qui prie. Les Pères spirituels comparent parfois le cœur à un autel. La prière intériorise et assimile la Liturgie pendant et après sa célébration. Même lorsqu’elle est vécue "dans le secret" (Mt 6, 6), la prière est toujours prière de l’Église, elle est communion avec la Trinité Sainte (cf. IGLH 9).

 

Les vertus théologales
 

On entre en prière comme on entre en Liturgie : par la porte étroite de la foi. A travers les signes de sa Présence, c’est la Face du Seigneur que nous cherchons et désirons, c’est sa Parole que nous voulons écouter et garder.

L’Esprit Saint qui nous apprend à célébrer la Liturgie dans l’attente du retour du Christ, nous éduque à prier dans l’espérance. Inversement, la prière de l’Église et la prière personnelle nourrissent en nous l’espérance. Les psaumes tout particulièrement, avec leur langage concret et varié, nous apprennent à fixer notre espérance en Dieu :
 


"J’espérais le Seigneur d’un grand espoir, il s’est penché vers moi, il écouta mon cri"

(Psaume 40, 2).

 


"Que le Dieu de l’espérance vous donne en plénitude dans votre acte de foi la joie et la paix afin que l’espérance surabonde en nous par la puissance de l’Esprit Saint"

(Rm 15, 13)

 

La prière, formée par la vie liturgique, puise tout dans l’Amour dont nous sommes aimés dans le Christ et qui nous donne d’y répondre en aimant comme Lui nous a aimés.
 


"L’espérance ne peut décevoir, puisque l’
amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous fut donné."

(Rm 5, 5).


L’Amour est la source de la prière ; qui y puise, atteint le sommet de la prière :

Je vous aime, ô mon Dieu, et mon seul désir est de vous aimer jusqu’au dernier soupir de ma vie. Je vous aime, ô mon Dieu infiniment aimable, et j’aime mieux mourir en vous aimant, que de vivre sans vous aimer. Je vous aime, Seigneur, et la seule grâce que je vous demande, c’est de vous aimer éternellement... Mon Dieu, si ma langue ne peut dire à tous moments que je vous aime, je veux que mon cœur vous le répète autant de fois que je respire

 

     (S. Jean Marie Baptiste Vianney, prière).

 

"Aujourd’hui"
 

Nous apprenons à prier à certains moments en écoutant la Parole du Seigneur et en participant à son Mystère pascal, mais c’est en tout temps, dans les événements de chaque jour, que son Esprit nous est offert pour faire jaillir la prière. L’enseignement de Jésus sur la prière à notre Père est dans la même ligne que celui sur la Providence (cf. Mt 6, 11. 34) : le temps est entre les mains du Père ; c’est dans le présent que nous le rencontrons, ni hier ni demain, mais aujourd’hui :
 


"Aujourd’hui, puissiez vous écouter sa voix ; n’endurcissez pas vos cœurs" .

(Psaume 95, 7-8).


Prier dans les événements de chaque jour et de chaque instant est l’un des secrets du Royaume révélés aux "tout-petits", aux serviteurs du Christ, aux pauvres des béatitudes. Il est juste et bon de prier pour que la venue du Royaume de justice et de paix influence la marche de l’histoire, mais il est aussi important de pétrir par la prière la pâte des humbles situations quotidiennes. Toutes les formes de prière peuvent être ce levain auquel le Seigneur compare le Royaume
(cf. Lc 13, 20-21).


En bref

C'est par une transmission vivante, la Tradition, que, dans l'Église, l'Esprit Saint apprend à prier aux enfants de Dieu.

La Parole de Dieu, la liturgie de l'Église, les vertus de foi, d'espérance et de charité sont des sources de la prière.
 

 

(Prochain  texte: "Art.2 - Le chemin de la prière")
 

 

   
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