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...Face aux difficultés de la prière
La distraction
nous révèle ce à
quoi nous sommes attachés
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La difficulté habituelle de notre prière est
la distraction. Elle peut porter sur les mots et leur sens, dans
la prière vocale ; elle peut porter, plus profondément, sur Celui
que nous prions, dans la prière vocale, dans la méditation et dans
l’oraison. |
Partir à la
chasse des distractions serait tomber dans leurs pièges, alors qu’il
suffit de revenir à notre cœur :
une distraction nous révèle ce à quoi nous sommes attachés et cette
prise de conscience humble devant le Seigneur doit réveiller notre
amour de préférence pour lui, en lui offrant résolument notre cœur
pour qu’il le purifie. Là se situe le combat, le choix du Maître à
servir (cf. Mt
6, 21. 24). |
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...Lui offrir
résolument
notre coeur
pour qu'il le purifie |
Positivement, le combat contre notre moi
possessif et dominateur est la vigilance, la sobriété du cœur.
Quand Jésus insiste sur la vigilance, elle est toujours relative à Lui,
à sa Venue, au dernier jour et chaque jour : "aujourd’hui". L’Epoux
vient au milieu de la nuit ; la lumière qui ne doit pas s’éteindre est
celle de la foi : "De toi mon cœur a dit : ‘Cherche sa Face’" (Psaume 27,
8).
La sécheresse
fait partie de l'oraison où notre coeur est sevré
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Une autre difficulté, spécialement pour ceux
qui veulent sincèrement prier, est la sécheresse. Elle fait
partie de l’oraison où le cœur est sevré, sans goût pour les
pensées, souvenirs et sentiments, même spirituels. |
C’est le moment de la foi pure
qui se tient fidèlement avec Jésus dans l’agonie et au tombeau. "Le
grain de blé, s’il meurt, porte beaucoup de fruit" (Jn 12, 24).
Si la
sécheresse est due au manque de racine, parce que la Parole est tombée
sur du roc, le combat relève de la conversion (cf. Lc 8, 6. 13).
...Face aux tentations dans la prière
Notre manque
de foi
Quand nous
commençons à
prier, mille travaux ou soucis, estimés urgents, se présentent comme
prioritaires
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La tentation la plus courante, la plus
cachée, est notre manque de foi. Elle s’exprime moins par une
incrédulité déclarée que par une préférence de fait. Quand nous
commençons à prier, mille travaux ou soucis, estimés urgents, se
présentent comme prioritaires ; de nouveau, c’est le moment de la
vérité du cœur et de son amour de préférence. |
Tantôt nous nous tournons vers le
Seigneur comme le dernier recours : mais y croit-on vraiment ? Tantôt
nous prenons le Seigneur comme allié, mais le cœur est encore dans la
présomption. Dans tous les cas, notre manque de foi révèle que nous ne
sommes pas encore dans la disposition du cœur humble : "Hors de moi,
vous ne pouvez rien faire" (Jn 15, 5).
L'acédie
... due au relâchement de l'ascèse
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Une autre tentation, à laquelle la
présomption ouvre la porte, est l’acédie. Les Pères spirituels
entendent par là une forme de dépression due au relâchement de
l’ascèse, à la baisse de la vigilance, à la négligence du cœur. |
"L’esprit est ardent, mais la chair est faible"
(Mt 26, 41). Plus on tombe de haut,
plus on se fait mal. Le découragement, douloureux, est l’envers de la
présomption. Qui est humble ne s’étonne pas de sa misère, elle le porte
à plus de confiance, à tenir ferme dans la constance.
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