Cette expression biblique ne signifie pas
un lieu ["l’espace "], mais une
manière d’être ; non pas l’éloignement de Dieu mais sa majesté.
Notre
Père n’est pas "ailleurs", il est "au-delà de tout" ce que nous
pouvons concevoir de sa Sainteté. C’est parce qu’il est trois fois
Saint, qu’il est tout proche du cœur humble et contrit :
C’est avec raison que ces paroles ‘Notre Père qui
es aux cieux’ s’entendent du cœur des justes, où Dieu habite comme
dans son temple. Par là aussi celui qui prie désirera voir résider
en lui Celui qu’il invoque
(S. Augustin, serm. Dom. 2, 5, 17 : PL
34, 1277). |
Les " cieux " pourraient bien être aussi ceux qui
portent l’image du monde céleste, et en qui Dieu habite et se
promène
(S. Cyrille de Jérusalem,
cat. myst. 5, 11: PG 33,
1117B). |
Le symbole des cieux nous renvoie au mystère de
l’Alliance que nous vivons lorsque nous prions notre Père.
Il est aux
cieux, c’est sa Demeure, la Maison du Père est donc notre "patrie".
C’est de la terre de l’Alliance que le péché nous a exilés
(cf. Gn 3) et
c’est vers le Père, vers le ciel que la conversion du cœur nous fait
revenir (cf. Jr 3, 19 – 4, 1a ; Lc 15, 18. 21). Or c’est dans le Christ
que le ciel et la terre sont réconciliés (cf. Is 45, 8 ; Ps 85, 12), car
le Fils "est descendu du ciel", seul, et il nous y fait remonter avec
lui, par sa Croix, sa Résurrection et son Ascension (cf. Jn 12, 32 ; 14,
2-3 ; 16, 28 ; 20, 17 ; Ep 4, 9-10 ; He 1, 3 ; 2, 13).
Quand l’Église prie "notre Père qui es aux
cieux", elle professe que nous sommes le Peuple de Dieu déjà "assis
aux cieux dans le Christ Jésus" (Ep 2, 6), "cachés avec le Christ en
Dieu" (Col 3, 3), et, en même temps, "gémissant dans cet état,
ardemment désireux de revêtir, par dessus l’autre notre habitation
céleste" (2 Co 5, 2 ; cf. Ph 3, 20 ; He 13, 14) :
Les chrétiens sont dans la chair, mais ne vivent
pas selon la chair. Ils passent leur vie sur terre, mais sont
citoyens du ciel
(Epître à Diognète 5, 8-9). |
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