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Ça sent le leadership. Comme des gens qui se retrouvent après avoir trimé dur sans rechigner à l’ouvrage. On se regarde directement dans les yeux, on a la poignée de main franche et l’accolade vigoureuse. Le verbe est haut perché et le rire éclate. C’est vivant! On mentionne lucidement plusieurs difficultés. Sans défaitiste cependant. Un regard honnête sur les situations. On questionne les vieilles stratégies, on reconnaît des manques. Dans un atelier suite au congrès - «Les chemins d’avenir» - tous les groupes ont insisté sur l’importance de recruter et de faire grande place aux jeunes. On y croit dur! Dehors (avec les fumeurs!) entre deux ateliers. Ça discute ferme et fort. Un gars refuse des billets de tirage à vendre, un autre prétend qu’on se fourvoie sur le sens de l’engagement et l’autre critique le comportement des médias dans l’affaire Cloutier. Les discussions sont vives mais toujours respectueuses. J’ai compté six citations évangéliques utilisées fort à propos pour étayer les opinions émises. On est devenu des évangélisateurs compétents! Quelque chose me frappe dans les propos des uns et des autres. C’est nouveau! Ce que l’on pourrait appeler une espèce de réappropriation de la conscience. On ne se contente plus de lieux communs mais on affirme ses convictions profondes, on permet aux expériences vécues de dire leurs vérités. On est partisans de nouvelles initiatives! Chez plusieurs, on sent poindre une impatience, un agacement. Un sentiment d’urgence les habite. Ils discernent des opportunités nouvelles. Ils témoignent d’une émergence de ce qui semble être une quête de sens des gens qui nous entourent. À la suite de Jean-Paul II, ils nous disent de ne plus avoir peur. Parmi nous, des apôtres de la nouvelle pentecôte? On m’a gentiment remis les feuilles résumant les discussions sur le dernier atelier: Les chemins de l’avenir, en relation avec l’intervention de Normand Provencher, au rassemblement de Sherbrooke. On y suggère plus de 150 choses. Des bonnes et des moins bonnes, bien sûr. En général, vos dirigeants croient qu’il convient de: a) Faire place aux jeunes; b) Évangéliser son milieu par des actions concrètes et intelligentes. Un message cependant qui revient souvent résume bien des propos: ne pas s’attendre à ce que l’Église revienne comme avant. Faites-en ce que vous voulez mais regroupez vos forces car vous êtes la nouvelle Église! Jacques Deschamps, jacques@cursillos.ca |
Une nouvelle mentalité... la force du groupe |
NDLR. Dans les numéros précédents de la revue "Pèlerins en marche" nous avons présenté d'abord un article du nouveau président du MCFC, Daniel Rodrigue, et ensuite de la vice-présidente, Noëlla Harvey. Cette fois, voici un mot de l'Animateur spirituel national. |
Je commence par un souhait. Je sais que le Cursillo est fait pour des personnes «authentiquement insatisfaites» (IFMC, # 224)1, qui, regardant le projet de Dieu, travaillent à faire advenir un monde nouveau. Avec le temps, j’ai appris que le Cursillo n’a pas pour but de me lancer dans de nouveaux engagements mais de vivre ceux que j’ai déjà, avec une mentalité toute nouvelle, faite de comportements et d’attitudes qui s’inspirent de l’Évangile. Dans son exhortation sur l’évangélisation, le pape Paul VI disait: «Voici un groupe de chrétiens qui manifeste sa capacité de compréhension et d’accueil, sa communion de vie et de destin avec les autres, sa solidarité pour tout ce qui est noble et bon. En outre, il rayonne sa foi en des valeurs et son espérance…Et cela fait monter, dans le coeur des gens, des questions irrésistibles: Pourquoi sont-ils ainsi? Pourquoi vivent-ils de la sorte? Qu’est-ce qui les inspire? Pourquoi sont-ils au milieu de nous?» Dans le Cursillo, c’est bien cette nouvelle mentalité qui, pendant les trois jours, anime une équipe et qui, par contagion, se répand sur tous les candidat(e)s. – Je sais aussi que le Cursillo est un mouvement essentiellement missionnaire. Sa place est sur le front, là où il y a des risques à prendre. Il est fait pour sortir, mais pas n’importe comment, pas de manière isolée, ni un par un. Il me revient de plus en plus à l’esprit ces numéros des Idées fondamentales (#148-150): «Le cursillo est ferment au moyen de l’action réalisée par le groupe. Celui-ci vit et partage le fondamental du christianisme et son engagement apostolique de différentes manières (…) Ces trois manières d’être ferment sont légitimes et Vatican II en fait l’éloge, mais, pour sa part, le MC a opté pour l’engagement en groupe…». Le Cursillo est donc venu me donner une manière nouvelle de vivre mes réalités quotidiennes, mais dans un groupe qui me soutient et qui, de semaine en semaine, porte un projet d’évangélisation que nous avons appelé «Les Chercheurs de vie». Cette histoire a débuté chez les Ursulines de Loretteville le 4 avril 1974, au 134e cursillo. J’y ai découvert la joie contagieuse. Etre chrétien, c’est donc demeurer enthousiaste, porté par l’espérance, et croire en un avenir plein de promesses. Une Église joyeuse, fraternelle et communautaire au milieu de frères et de soeurs qui m’aident à voir la vie en couleurs, voilà le cadeau qu’il m’est donné de savourer depuis 31 ans. Jean-Pierre Ferland chantait: «Je ne vois plus la vie de la même manière. Je ne sens plus ma peau me peser comme avant» (Le petit roi). Et Gerry Boulet témoignait à son tour: «Aujourd’hui je vois la vie avec les yeux du coeur. Je suis plus sensible à tout ce qui se passe à l’intérieur». J’aime travailler en équipe. Je crois à la force d’un groupe. C’est la raison majeure qui m’a fait vivre le Cursillo hier et qui m’a décidé à dire oui à ce défi qui m’est proposé par Daniel et Noëlla aujourd’hui: faire équipe au service du MCFC. J’y plonge avec confiance comme j’ai appris à le faire à chaque Cursillo. Depuis six ans, je suis vicaire épiscopal de la région Lac-Saint-Jean dans le diocèse de Chicoutimi. Ce travail m’amène à créer des liens entre l’évêque du diocèse et les personnes de mon milieu. J’ai aussi le bonheur d’animer une équipe régionale dynamique et unie. Cela fait un peu plus de la moitié de ma vie que je vis le Cursillo. Il est toujours pour moi une grâce que j’apprends à développer jour après jour, car il m’apprend à m’abandonner, à lâcher prise, à aller vers l’inconnu. Chaque fois que je le revis, je suis ramené à l’époque des premières communautés chrétiennes: «Voyez comme ils s’aiment!». Louis-Marie Beaumont 1 "Inquiétez-vous de ne pas être inquiets", disait Newman. |
Le président du MCFC, Daniel Rodrique (à droite) était tout Membre de la Fraternité Monastique de Jérusalem, le frère Théophane occupera dorénavant la fonction de secrétaire administratif du MCFC en remplacement du Père Loyola Gagné, sss, qui oeuvrait à ce titre depuis de nombreuses années et qui avait manifesté le désir de se retirer. Le Père Loyola Gagné, tout en assumant le transfert avec le frère Théophane jusqu'à la fin mars, continuera par ailleurs d'oeuvrer au sein du comité Internet ainsi qu'auprès de la revue du mouvement "Pèlerins en marche". Il agira également comme "conseiller" pour le MCFC. Les heures de bureau seront les suivantes: les mardi, mercredi, jeudi et vendredi de 8h00 à 12h00. En dehors de ces heures, laissez un court message et l'on vous rappellera.
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Une page d'histoire méconnue LE PREMIER CURSILLO FRANCOPHONE AU CANADA : À TROIS-RIVIÈRES EN 1963
Le Père Paul Bazinet, o.m.i. (âgé de 91 ans) nous en parle.
Interview réalisé par Serge Séguin, le 15 janvier 2005 S.S. - Un premier cursillo en français a été donné à Trois-Rivières, en 1963, et vous y étiez. Quelles circonstances vous ont amené à y être et quel rôle vous y avez joué? P. Bazinet - L’initiative de ce cursillo est venue du Père Alexandre Gazé, o.m.i., un canadien missionnaire en Bolivie, qui était de passage ici, en vacances. C’est un grand ami d’enfance. J’étais alors Maître des novices des Oblats de Marie Immaculée à Richelieu. Je ne connaissais rien du Cursillo mais lui, travaillait à le promouvoir en Bolivie, en parlait avec enthousiasme, et voulait tenter l’expérience par ici. Il m'a demandé de l'accompagner pendant un cursillo qu’il allait faire vivre à des jeunes à Trois-Rivières. Il souhaitait l’aide également de mon confrère, le Père Denis Dancause, o.m.i. Nous y sommes allés, mais notre rôle s’est borné à être des accompagnateurs. Nous assurions une présence auprès des jeunes mais nous y étions avant tout comme participants, nous n’avions aucun exposé à donner. Il comptait sur nous à titre d’observateurs afin que nous puissions lui donner notre point de vue sur le déroulement de l’expérience. C’est Alexandre qui a tout fait. S.S. - Vous dites que c’est lui qui a tout fait?... Une des caractéristiques d’une fin de semaine de cursillo c’est la présence d’une équipe qui assure ce qu’on appelle « l’évangélisation par des pairs », c’est-à-dire une série de témoignages donnés par des gens semblables aux participants. Est-ce que je dois comprendre qu’il n’y en avait pas à ce premier cursillo? P. Bazinet - Non, il n’y avait pas ce genre d’équipe. Alexandre était le seul à connaître le Cursillo dans sa structure et son contenu et donc c’est lui qui a tout fait. S.S. - Parlez-moi de ce Père Gazé. P. Bazinet - Quoi vous dire au sujet de mon ami? Alexandre c’était un véritable apôtre à la Saint Paul, un convaincu, un audacieux, un enflammé. Il n’y avait rien à son épreuve, il pouvait tout entreprendre, tout oser pour mieux rejoindre les esprits et les cœurs et diffuser le message d’amour de l’évangile. Vrai feu roulant, quoi! S.S. - Et les participants? Combien étaient-ils? De quels groupes d’âges? Comment s’était fait le recrutement? P. Bazinet - C’étaient des participantes. Toutes des jeunes filles, des étudiantes qui devaient avoir entre 16 et 18 ans. Une trentaine environ. Il y avait aussi une ou deux religieuses. Ce sont probablement elles qui ont fait le recrutement. S.S. - Quand et où eut lieu ce Cursillo? P. Bazinet - C’était vers fin octobre ou mi-novembre. Je me souviens que, du début à la fin du séjour, ce fut une température merveilleuse. Un des plus beaux étés indiens. Et nous étions dans un chalet, près de Trois-Rivières, un endroit champêtre et très agréable. S.S. - Quel autre souvenir en gardez-vous? Comment s’est déroulé ce cursillo? P. Bazinet - C’a été très intensif. De quoi épuiser tout le monde. Y compris le Père Dancause et moi. Au point que lors d’une de nos rencontres de révision, au sortir d’une prière au pied de l’autel, j’ai cru bon d’intervenir pour demander à Alexandre de mettre la pédale douce : entretiens beaucoup trop longs et pas beaucoup de temps de répit. Avec la flamme d’Alexandre, c’est sûr que les jeunes écoutaient, mais je lui ai dit qu’il n’avait pas affaire à des moniales mais à des jeunes. Mais il n’était pas homme facile à ralentir! S.S. - Quelles ont été les témoignages ou réactions exprimées par les participantes à la fin des 3-jours? P. Bazinet - Je ne me souviens pas qu’il y ait eu une évaluation de groupe comme telle à la fin de la session. Si je m’en remets à quelques impressions encore présentes dans mes vieux souvenirs, dans l’ensemble les participantes ont été contentes, certaines même emballées de l’expérience, cela malgré la fatigue et le fait que l’environnement extérieur invitait plus à une vacance en plein air qu’à une récollection. Tout au long de l’activité les jeunes ont manifesté beaucoup de camaraderie et d’ouverture pendant les échanges et, comme nous avions eu le souci de nous rapprocher d’elles, certaines m’ont dit avoir bien apprécié ce climat d’ouverture, de simplicité, de fraternité. Mais je ne saurais être plus explicite au sujet de ce qu’elles auraient apprécié ou pas. S.S. - Y a-t-il eu des suites à ce cursillo? P. Bazinet – Moi je n’en ai plus entendu parler. Alexandre est retourné en Bolivie peu de temps après. Denis et moi sommes retournés à Richelieu où notre ministère au service des novices Oblats accaparait forcément toute notre attention. Il serait surprenant qu’il y ait eu des suites autres que personnelles. Les circonstances d’ailleurs ne favorisaient plus l’organisation d’un suivi bien structuré et à long terme. D’autant plus que ces jeunes filles prévoyaient, à plus ou moins brève échéance, quitter leur institution, se disperser et prendre chacune leur orientation. Conclusion de l’interviewerSuite à cette entrevue du P. Bazinet, on pourrait penser que l'expérience faite par le P. Gazé à Trois-Rivières fut sans lendemain et qu’elle n’a pas eu le résultat escompté étant donné que ce Cursillo ne réalisait pas les critères contenus maintenant dans nos «Idées Fondamentales». Cependant, nous avons obtenu des informations complémentaires de la part du P. Denis Dancause, o.m.i., qui nous a fait découvrir la portée insoupçonnée de cette expérience. Voici d’abord quelques précisions de sa part :
« O profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu! Que ses voies sont impénétrables! » (Rm 11,33) Serge Séguin |
CURSILLO DE FONDATIONDANS LE DIOCÈSE DE GASPÉ |
Nous avons l'immense plaisir de vous annoncer que le diocèse de Gaspé vivra son premier Cursillo du 12 au 15 mai prochain. L'animateur spirituel sera l'abbé Euclide Ouellet, du diocèse de Rimouski et les recteurs seront Micheline Tremblay et Normand Plourde, de Point-au-Père. Ce Cursillo de fondation aura lieu à la Famille Myriam sur Mer, à Cap-Chat (Québec).
172, rue Jacques-Cartier, Gaspé G4X 1M9 Ou encore par courriel à l'adresse suivante: odecor03@globetrotter.net. |
Une invitation de la CCCC au MCFC "Première Rencontre Multiculturelle |
À chaque année, la Conférence Canadienne des Cursillos Catholiques (CCCC) En 2005, la CCCC souhaite donner à cette Rencontre nationale se tiendra à l'Université de Windsor en Ontario, du 23 au 26 juin 2005 et aura pour thème " Nous sommes compagnons sur le chemin vers le Père - Notre réalité De Colores ". * C'est le sens d'une lettre que nous a transmise Sheelagh Winston, secrétaire de la CCCC. Cependant le tout est présenté à titre de projet et il n'y a rien d'arrêté pour le moment quant aux modalités de fonctionnement en français. L'initiative relève de la CCCC. S'il y a une possibilité de collaboration, à brève échéance, entre les deux Secrétariats nationaux pour la mise sur pied d'une Rencontre qui soit bilingue en juin, nous vous tiendrons au courant. SS. |