Imprimer Texte plus gros Texte plus petit

La foi en action
>Témoignage de la semaine > Liste des témoignages
Texte plus gros Texte plus petit

Témoignage en archives

Merci à tous ceux qui nous envoient un témoignage!

 

En témoignant de ce que le Seigneur
a fait dans notre vie,
nous contribuons à faire connaître
sa présence et son action
et c'est Lui que nous louons.

 

Christ du cursillo

"Que votre lumière brille!
Qu'elle soit placée sur le boisseau!
Afin que tous ceux qui la voient
rendent gloire à votre Père
qui est dans les cieux."

(Mt 5, 15-16)

 

Cliquez ici pour nous envoyer votre témoignage

Pape Jean-Paul II 1990"Voilà votre rôle dans l'Église: créer des noyaux de croyants qui portent le message du salut de tous côtés, en faisant valoir le poids de votre opinion non pas par l'imposition mais par la force de votre témoignage".

Jean-Paul ii, Ultreya d'Italie en 1990

La lumière au bout du tunnel ...
une renaissance à la FOI !

Note: Par respect pour certaines personnes,  les noms dans ce témoignage ont été changés


PAS DE PORTEMon nom est Renée. J’ai fait mon cursillo en mai 99.  Je suis la 6ème d’une famille de 8 enfants et mon handicap visuel (*) remonte à ma naissance. Ma mère avait une passion pour les fleurs. Elle comparait la vie à son jardin de fleurs. Elle disait qu’il faut l’arroser avec de l’amour et de l’amitié et ainsi, lorsqu’il y a des vents et des tempêtes, les plus grandes et les plus fortes protègent et sécurisent les plus petites et les plus fragiles.  Elle avait bien raison car je l'expérimente depuis mon cursillo.

Mais j'avoue que j'ai été longtemps à en douter... On dit qu’après la pluie vient le beau temps mais lorsque la pluie semble s’éterniser il est très difficile de garder espoir. J'ai connu la solitude, l’abandon de mes amis et de certains membres de ma famille et j’ai été longtemps à faire le vide autour de moi, sans voir de lueur au bout du tunnel.  

Ma fille Janie est née épileptique. Elle pleurait très souvent. C’était une enfant hystérique et très colérique.   Après le décès de mes parents, je n’étais plus la bienvenue dans les réunions de famille. Certains membres de ma famille me disaient : Renée, nous aimerions que tu viennes à Noël (ou à telle autre occasion) mais fais garder Janie car elle va déranger tout le monde et cela va briser notre plaisir.  Alors je restais chez-moi.  Des amies aussi me disaient : Renée, j’aimerais aller te voir mais ta fille me stresse...

Comme j'ai dit, Janie était très colérique.  Quand elle est devenue adolescente, ce n’était plus ses jouets et ses poupées qui héritaient de sa colère, c’était moi!!!  Au début, c’était des poussées, puis ce fut des claques, des coups de poings, des coups de pieds, des menaces au couteau.  C'est à partir de ce moment là surtout que j'ai connu l'isolement. Car on ne dit pas à ses amies, à sa famille, à ses collègues de travail : ma fille me bat !!  Pendant des années, j’avais peur et j’avais honte ; peur et honte d’avouer que j’avais une fille malade et de plus qu’elle me frappait. À ce moment-là je ne savais pas que Janie était bipolaire et schizophrène.  Lorsque des personnes s’apercevaient que j’avais des marques et des bleues, elles me disaient : c’est ta faute, Renée, tu n’avais qu’à bien l’élever.  Alors je m’enfermais dans un mur de silence. 

En février 99, tout bascule dans ma vie, le peu d’espoir que j’avais s’envole. J’avais déjà la rétine de l’œil droit perforée et voilà que la rétine de l’œil gauche s’était perforée à son tour. En une semaine tout part en fumée : plus de permis de conduire, plus de travail, je perds un emploi que j’occupais depuis 9 ans.  Et en même temps ma fille Janie, qui vivait en appartement depuis un an et qui avait réussi à obtenir un bon travail connait aussi un drame à la suite d’une soirée bien arrosée entre amis. Elle n’a plus le goût de vivre, elle ne prend plus ses médicaments et, pour combler son manque, elle se jette dans la boisson et la drogue. Pendant 2 mois, c’est l’enfer. Elle vit dans son monde et moi dans le silence. 

À la fin d’avril, je participe à une fin de semaine qui a pour thème l’Esprit Saint.  Lors d’un atelier, une gentille dame assise en face de moi se présente et dit que depuis qu’elle est cursilliste sa vie n’est plus la même.  Une semaine plus tard, Janie faisait une désintoxication et moi, mon cursillo.  Ce fut la lumière au bout du tunnel.   

Suite à mon cursillo j’ai été capable de mieux aider Janie qui pendant un an et demi était dans une grande dépression.  À l’été 2001, elle entrait à l’Hôtel-Dieu pour être traitée en psychiatrie.  Le diagnostique : bipolaire et schizophrénie. Quelques mois plus tard, je ramenais chez moi une enfant de 10 ans dans un corps d’une femme de 22 ans.  J’ai pris la curatelle de Janie.  

En 6 ans, j’ai passé par toute la gamme des émotions.  Au début ce fut très lourd, mais au cours de ces 6 dernières années, Janie a beaucoup évolué.  La violence, la peur et la crainte ont fait place à des sentiments plus doux.  Aujourd’hui elle est membre d’une Maison qui s’occupe de santé mentale et elle s’implique à l’accueil et au casse-croute.   Depuis 2 mois, Janie est passée du régime de curatelle à celui de tutelle, et, si ça continue, dans 3 ans elle pourrait être autonome.  

Par conséquent, si en cours de route, il m’est arrivé que je doute, je sais aujourd’hui que Dieu ne m’a jamais abandonnée car Il a placé sur ma route une personne qui m’a aidé, un cursilliste qui m’a soutenue, qui était là dans les moments difficiles. Si Janie est ce qu’elle est maintenant c’est dû en grande partie à cette personne que j’appelle affectueusement mon frère dans l’amitié. (Salut, Jos!) 

Aussi le cursillo n’est pas un « plus » dans ma vie, le cursillo a COMPLÈTEMENT changé ma vie.  Il m’a permis de renaître à la foi et qui croit au Christ ressuscité récolte la paix dans son cœur. Merci Seigneur. 

De Colores.

* Renée devait utiliser une loupe pour lire le texte de son témoignage bien qu'il soit écrit en très gros caractères.