Imprimer Texte plus gros Texte plus petit

Formation > Étude de la bible > Évangile de Jean vulgarisé
Texte plus gros Texte plus petit

Jean m'a parlé de son ami Jésus

par Roger Gauthier, o.m.i.

Le texte ci-contre
raconte un épisode de
l'Évangile selon
Saint Jean.

Il est reformulé
dans un langage populaire
dans le but de nous aider
à découvrir le Christ
comme Jean a pu le
percevoir.

Pour voir le contexte
de l'article en cours
ou pour en savoir plus
sur le sens de
cette réécriture
cliquer ici.

Cet amour leur a fait peur

Tant que les hommes de la Loi ont lutté contre celui qui risquait de faire concurrence à leur Dieu tout-puissant, ils espéraient toujours arriver à le confondre avec les textes de leur Loi; mais face à la puissance de son amour, ils ont cru n’avoir pas d’autres choix que de le faire disparaître avant qu’il n’ait détruit « leur sainte religion ».

Quant à nous, jusque là, ses miracles avaient affermi notre foi dans le fait qu’il était l’Envoyé tout-puissant de Dieu, mais cette fois, nous avons été surtout touchés de voir sa puissance se mettre au service de son amour.

Parmi les gens venus consoler Marthe et Marie, plusieurs, à la vue de ce que Jésus avait fait, l'ont reconnu comme le Messie et décidèrent de le suivre.

Mais quelques-uns s’empressèrent de retourner à Jérusalem pour raconter aux pharisiens ce que Jésus avait fait. Ce fut la panique chez les responsables du Temple : si Jésus se met à séduire les foules par des gestes d’affection, on perdra vite le contrôle sur lui. Nicodème nous a raconté que les grands-prêtres avec les pharisiens s’étaient réunis en conseil pour décider ce qu’ils allaient faire de Jésus. Voici la discussion qu’il nous a rapportée.

trois pharisiens

Si nous le laissons continuer,
les Romains y trouveront une bonne raison d’intervenir et réduire toute notre nation en esclavage 

...Il nous faut absolument éliminer Jésus. Il est préférable qu’un seul homme meure pour sauver toute la nation

Plusieurs disaient : « Que faut-il faire?  Cet homme multiplie des gestes éclatants qui séduisent les foules et qu’il présente comme confirmation de sa doctrine par Dieu. Si nous le laissons continuer ainsi, il va regrouper des foules derrière lui; les Romains y trouveront une bonne raison d’intervenir et en profiteront pour détruire le Temple et réduire toute notre nation en esclavage ». Caïphe, le grand prêtre de cette année-là, intervint : « En voyant vos hésitations, vous ne semblez pas comprendre la gravité de la situation.

Pourtant la seule solution possible est la plus radicale : il nous faut absolument éliminer Jésus. Il est préférable qu’un seul homme meure pour sauver toute la nation ». Plus tard, nous avons compris que le grand prêtre, en croyant proposer une solution au problème que posait Jésus, venait de révéler le vrai sens de la mort de Jésus : c’est-à-dire sauver sa nation et rassembler dans l’unité tous les enfants de Dieu dispersés sur la terre. Selon la tradition, il était dans sa fonction de grand-prêtre d’interpréter le sens des événements à la lumière de Yahweh : cette fois, sans en avoir conscience, il avait annoncé la mission ultime de Jésus. Ce jour-là, le  grand Conseil décida à l’unanimité qu’il fallait tuer Jésus. Et sans tarder, il annonça publiquement que toute personne sachant où se trouvait Jésus devrait le dénoncer à qui de droit pour qu’on puisse l’enfermer.

Après cette confidence de Nicodème, nous qui suivions Jésus depuis le début, nous étions profondément tiraillés: d’une part, nous étions sûrs qu’il était le Messie de Dieu et d’autre part, nous étions sur le qui-vive par crainte de voir surgir à l’improviste les gardes du Temple. Pierre, Judas et quelques autres voulaient que Jésus fasse un coup d’éclat qui confondrait tous ses ennemis. Pour ma part, j’étais frappé par le visage pacifié de Jésus et par ses moments plus fréquents de solitude où, j’en étais sûr, il parlait avec son Père. Il nous avait amenés d’abord au jardin des oliviers; puis il crut bon de s’éloigner davantage de Jérusalem. Nous l’avons donc suivi dans une région proche du désert, dans un petit village nommé Éphraïm.

Nous voyions venir avec angoisse la fête de Pâque, sachant que Jésus voudrait très probablement s’y rendre. Beaucoup de gens de la campagne montaient vers Jérusalem pour se préparer à la fête en y faisant les purifications obligatoires. Tous espéraient rencontrer Jésus dont on parlait tant à travers la Galilée et la Judée. Mais on nous a dit qu’en arrivant au Temple et voyant les menaces proférées contre lui, ils désespéraient de le voir. Entre eux, ils se disaient : « Qu’en pensez-vous? Jamais il n’osera venir à la fête ». Quant à nous, nous redoutions toujours que Jésus ne se laisse entraîner vers Jérusalem par les pèlerins qui passaient. D’ailleurs, nous sentions bien qu’il y pensait.

___________
Source des images: Pharisiens inquiets du prestige de Jésus: Hashem Nissi

< précédent