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Réflexion sur l'évangile du 2e dimanche du Carême, B

Par le Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.

 



 

 

Mc 9, 2-10

Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille. Élie leur apparut avec Moïse, et ils s’entretenaient avec Jésus. Pierre alors prend la parole et dit à Jésus: «Rabbi, il est heureux que nous soyons ici; dressons donc trois tentes: une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie.» De fait, il ne savait que dire, tant était grande leur frayeur. Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le.» Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux. En descendant de la montagne, Jésus leur défendit de raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. Et ils restèrent fermement attachés à cette consigne, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire: «ressusciter d’entre les morts».

2e dimanche du Carême, - B

photo du Père Allard


Celui-ci est mon fils bien-aimé

 

La transfiguration sur la montagne se situe à un moment crucial de la vie de Jésus. Durant un certain temps les foules avaient reçu son message avec enthousiasme, mais le Seigneur était devenu une menace pour les autorités en place qui se mirent à lui faire une lutte acharnée, et les foules le désertèrent graduellement. Jésus se rendit compte alors que ses ennemis auraient le dessus et qu’ils chercheraient à le faire mourir. Il partagea ses craintes avec ses disciples et consacra la plus grande partie de son temps à les préparer à prendre la relève.

Le texte nous dit que Jésus, comme il avait l’habitude de le faire à chaque tournant important de sa vie, se retira dans la montagne pour prier. Mais cette fois-ci, il amena avec lui Pierre, Jacques et Jean. Ce sont les trois mêmes qui l’accompagneront au jardin de Gethsémani, la veille de passion.

Peu de temps auparavant, Pierre avait été scandalisé par les paroles de Jésus qui affirmaient qu’à Jérusalem, il serait arrêté, torturé et condamné à mort. Il ne comprenait plus rien et cela s’opposait à toutes les idées qu’il avait sur le «Messie».

La Transfiguration sur la montagne a donc eu lieu dans une période de confusion et de découragement. Ça devient pour les trois apôtres un moment de consolation. La transfiguration projette un éclairage nouveau sur le parcours du Christ. Le message de cet événement important est le suivant : «Même si un jour vous me voyez défiguré, frappé, humilié, tué, sachez que je suis toujours le fils bien-aimé qui donne sa vie par amour.»

transfigurationTransfiguration de Jésus sur la Montagne (Chapelle des moniales melkites, Nazareth)

Cet évangile éclaire la vie de Jésus, mais elle éclaire aussi chacune de nos vies. Face aux difficultés que nous rencontrons tous les jours, les moments de contact avec Dieu peuvent nous redonner le courage nécessaire pour descendre de la montagne et faire face aux problèmes de la vie quotidienne.

Martin Luther King, au  milieu des menaces de mort, s’est souvenu de ce passage biblique de la transfiguration et il écrivait dans son journal : « Je suis monté sur la montagne pour prier et j’ai entrevu la terre promise... Cette rencontre avec Dieu m’a permis de continuer à lutter pour la justice.»

Il est facile «d’avoir la foi» lorsque tout va bien dans notre famille, au travail, dans notre pays... que l’économie fonctionne à plein et que nous sommes en bonne santé. C’est plus difficile lorsque nous traversons une période de crise, d’incertitude, de maladie grave. Il est parfois difficile de voir la lumière au bout du tunnel. Nous recherchons le plus de sécurité possible, nous multiplions les polices d’assurance mais la vie est toujours un risque et aucune assurance ne peut nous protéger contre toutes les éventualités négatives. La maladie et la mort sont des réalités quotidiennes, de même que les divisions dans nos familles, les séparations et les divorces, la violence au foyer, la vieillesse, la solitude...

Pierre aurait bien voulu rester sur la montagne, où il se sentait en paix et loin de tous les problèmes de la vie quotidienne : «Il est heureux que nous soyons ici; dressons donc trois tentes...». Mais il a dû descendre dans la plaine et  reprendre douloureusement le chemin derrière Jésus. Mais ce moment de prière et de transfiguration lui avait redonné le courage de continuer à marcher.

Il est important pour nous, les chrétiens, d’entrer en contact avec Dieu de façon régulière, pour ensuite suivre Jésus jusqu’à Jérusalem.

Le dimanche de la Transfiguration est un peu comme une oasis au milieu du désert, un puits dans une région sans eau, une source d’eau claire sur la route de notre pèlerinage vers la vie pleine et entière. Dans ces moments de rencontre avec Dieu, le Seigneur nous rassure et nous rappelle que nous sommes toujours les filles et les fils bien-aimés de notre Père céleste.