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La foi en action
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Comment participer à la nouvelle évangélisation?

Réflexion sur la mission du MC et de tout chrétien : témoigner de sa foi... particulièrement auprès des "loin de Dieu et de l'Église!

Comment revitaliser notre Église
André Thibodeauet le MCFC

André Thibodeau

Lors de la lecture des premières pages de « Pèlerin en marche », je fus agréablement surpris de constater que je n’étais pas le seul à penser qu’il était plus que temps d’orienter nos énergies vers les 25-40 ans, si nous désirons, sincèrement, qu’il y ait quelqu’un pour rebâtir la nouvelle Église catholique du Québec. 

Ce ne sera sûrement pas moi, qui ai 59 ans, ni le pauvre 5 % des gens catholiques que je croise à la messe le dimanche et dont 95%, ou plus, porte déjà les cheveux gris ou les cheveux blancs, qui accompliront cette tâche de reconstruction. Nous sommes tous dépassés et il nous faut laisser la place à ceux qui doivent le faire, c’est-à-dire, les jeunes familles. 

Mais, comme vous le savez si bien, ils ne sont pas là. Le travail, les études, les enfants, les loisirs, les cours et sports des enfants, les vacances, l’entretien de la maison, etc… Comment peuvent-ils trouver le temps de s’occuper de leur vie spirituelle?

Pourtant, la réponse est bien simple : il suffit qu’ils s’y intéressent au même titre que toutes leurs autres activités. Alors, et seulement à ce moment-là, ils sauront créer le temps nécessaire à leur vie spirituelle et à leur Église, tout comme leurs parents, leurs grands-parents et leurs ancêtres ont su le faire. 

Mais, comment aider à développer chez eux de l’intérêt pour leur vie spirituelle? 

Voilà le défi que nous devons relever. 

Pour réussir à développer chez eux de l’intérêt, nous devons tout d’abord leur fournir un milieu de vie à leur image ce qui leur donnera le goût de se rassembler. Par la suite, trouvons le courage de leur remettre la responsabilité de se créer une façon de vivre leur spiritualité.  

Voilà, ce que le Mouvement des Cursillos Francophones du Canada peut leur apporter. Mais, pour qu’ils soient intéressés à joindre une Communauté et à poursuivre leur cheminement au sein de cette nouvelle famille, faut-il encore que ce groupe leur ressemble.  

Voilà, selon moi, l’erreur que nous avons commise jusqu’à présent.  

Oui, plusieurs Communautés, du moins dans le diocèse de Saint-Hyacinthe, ont fait beaucoup d’efforts et ont réussi à parrainer des jeunes et de jeunes couples de 25 à 40 ans au cours des dernières années, mais ils ne sont pas restés.  

Pourquoi? Parce que la majorité des membres de leur communauté ne leur ressemble en rien et est plutôt à l’image de leurs parents, voir de leurs grands-parents.

Ce dont ils ont besoin pour cheminer dans leur foi, ce sont des compagnons de route qui ont le même vécu quotidien, soit: les mêmes difficultés ainsi que les mêmes inquiétudes face à la vie, les mêmes interrogations et les mêmes défis face à l’avenir, les mêmes loisirs et les mêmes façons de s’amuser ainsi que les mêmes façons de percevoir l’amour et l’amitié, en fin de compte ils ont besoin de leurs semblables pour commencer à faire Église. 

Pour leur procurer la Communauté dont ils ont besoin, chaque diocèse devrait prévoir une fin de semaine de Cursillo, au moins une fois par année, dont tous les participants seraient âgés de 25 à 40 ans. Idéalement, au début de cette croisade, ils devraient tous venir d’une même région, dont le rayon d’action n’excèderait pas 10 Km, afin de faciliter la création de la communauté et celle des rencontres. Dès le premier Cursillo de ce type, (même si on n’y compterait que 10 candidats et 10 candidates) une nouvelle communauté de 20 jeunes serait déjà créée. Bien sûr, une bonne planification d’un parrainage ciblé par région est essentielle à la réussite de ce projet. Après 3 ou 4 «Cursillos ciblés»,  auprès des jeunes d’une région, dans le diocèse, je crois que le parrainage, des 3 ou 4 communautés établies, devrait suffire à alimenter un Cursillo de jeunes adultes une fois par année et produire les effets multiplicateurs recherchés. 

Tout ça est bien beau me direz-vous, mais où trouver les participants à ces trois ou quatre premiers Cursillos ? C’est pourtant très simple, la majorité des Cursillistes actuels ont un, deux, voir plusieurs enfants qui font partie de ce groupe d’âge, alors, pourquoi ne pas les inviter à venir vivre, cette belle expérience, avec des gens de leur âge. Qui sait, peut-être y retrouveront-ils quelques amis d’enfance, étant donné que plusieurs viendront du même quartier. 

Trop beau pour être vrai? Peut-être pas, et cette petite semence peut sûrement contribuer à former l’une des bases importantes de la nouvelle église. 

Il y a également beaucoup d’autres moyens qui pourraient être utilisés pour rejoindre les gens de ce groupe d’âge. L’Internet, les courriels, la radio et pourquoi pas la télévision. 

J’entends déjà les réalistes m’accuser de rêver en couleurs, mais rappelez-vous qu’il y a toujours un grand rêve à la base d’une grande réalisation. Dieu ne mérite-t-il pas que nos rêves d’Église soient aussi grands que les siens ? 

Merci de votre lecture attentive et espérant que ma réflexion puisse alimenter la vôtre,

Bien à vous, 

André Thibodeau