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La foi en action
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Un modèle d'action

Prophètes de notre temps !

...tantôt de grands noms
connus mondialement,

tantôt des témoins
qui rayonnent
dans un milieu donné.

Chacun à sa manière
nous interpelle
comme un reflet du Christ.
Lavement des pieds
Chacun nous invite à répondre
à l'amour que Dieu nous porte
en nous mettant
au service des autres.


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Cesareo Gil, prêtre
( 1922 -1997 )
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Promoteur infatigable du Mouvement des Cursillos

par Sebastian Gaya, ptre


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Brève biographie de Cesareo Gil, ptre.

Cesareo Gil est né le 14 mai 1922, en Espagne, à Galice.
Il fait partie d’une famille profondément religieuse qui donne à l'Église 4 prêtres et 2 religieuses.
Ses parents Maria et Odilio étaient cultivateurs.
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Padre Cesareo Gil Atrio, Fraternité des Prêtres Ouvriers, Galice, EspagneA 13 ans, il entre au petit séminaire et il continue ses études au Grand Séminaire en philosophie.
En 1942 il est envoyé faire ses études théologiques à Salamanque.

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En 1942, âgé de 20 ans, il entrait dans la Fraternité des Prêtres Ouvriers diocésains et termina ses études à l'Université Pontificale de Salamanque.

Une fois ordonné prêtre, le premier mars 1947, il prononce sa consécration en tant qu’«ouvrier inlassable». Il commencera son premier ministère en tant que formateur de futurs prêtres dans différents séminaires, en même temps qu’il poursuit des études supérieures à l’université de Salamanque. Il en est diplômé en 1952.

Ses débuts et son premier cursillo

Padre Cesareo Gil Atrio, Fraternité des Prêtres Ouvriers, Galice, EspagneSon premier ministère fut la formation des futurs prêtres de Murcie et de Zaragosse. Il a travaillé également au diocèse de Tuy-Vigo où il participa au 4e Cursillo, comme candidat, en 1955. C’est le coup de foudre : il tombe amoureux du Mouvement et apporte la formule dans les paroisses où il passe. Il n’abandonnera jamais plus ce Mouvement qu’il ira lui-même implanter à Zamora et à Salamanque.
Dès 1959, il était destiné par ses supérieurs au Venezuela dans le but de consolider la Fraternité des Prêtres Ouvriers en ce pays.

Ce que personne n'avait prévu, ni même Cesareo, c'est qu'à peine débarqué à Caracas, l'archevêque lui demanda de donner un coup de main pour l'établissement du Mouvement des Cursillos au Venezuela. Mais l’Église vénézuélienne recevait avec beaucoup de réticence ce Mouvement qui ne faisait pas l’unanimité auprès des Évêques espagnols… Qu'est-il arrivé? À peine huit mois après son arrivée, le 20 août 1959, le P. Cesareo Gil dirigeait le premier Cursillo au Collège La Salle.

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Au service du Mouvement

Et ensuite? On peut parler de feu, d'ouragan, de tremblement de terre? Toutes ces images restent pâles. Cesareo déborde de vitalité. Il n'a sûrement pas le don de la bilocation mais comme il se multiplie! Très tôt, tous les diocèses du pays ont senti renouveler, au moyen du MC, toutes leurs meilleures artères chrétiennes. La carte religieuse du Venezuela changea de couleurs. On a dit et écrit que l'Église de ce pays n'aurait pas, sans le Cursillo, le même visage, les mêmes inquiétudes ni les mêmes espoirs.

Mais malgré son extension, ce pays demeurait petit pour les ailes du P. Cesareo. On se mit à le connaître dans la plupart des pays latino-américains. Il n'y eut aucune rencontre interaméricaine ou mondiale dans laquelle n'apparaissait pas par enchantement la figure incontournable du P. Gil.

Aperçu rapide de ses réalisations

L'amour se prouve par les actes

Il a fondé des Maisons de Retraites dans dix localités du Venezuela.
Il s'occupe de construire à Caracas, la maison des Cursillos qu'il baptise " Mosen Sol " , du nom du fondateur de la Fraternité pour former des jeunes vénézuéliens qui deviendraient des prêtres.
Il construit aussi un collège pour la formation des enfants des cursillistes. Il y annexe un immense stationnement pour éviter les embouteillages autour du collège.
Il fonde un Centre d'Études pour les futurs candidats au sacerdoce dans la Fraternité.
Il édifie une magnifique maison d'éditions, baptisée Tripode (qui signifie Trépied), pour la publication de livres religieux qui diffuseront à travers tout le pays et l'Amérique du Sud la pensée chrétienne.
Il fonde la revue internationale Testimonio, organe de l'O.M.C.C.

Il construira encore l'église du Saint-Esprit, annexe à la maison des Cursillos, qui deviendra le siège de la paroisse Marie-Mère de l'Église' où il repose maintenant. C'est dans cette église qu'il célébra, le premier mars 1997, son action de grâce pour les 50 années de son sacerdoce. Il y avait là, à cette occasion, la crème de l'Église vénézuélienne.

Et ce n’est pas tout. En plus de former des leaders dirigeants pour la politique, il a influencé de très nombreux jeunes pour le sacerdoce, qui viendront enrichir le Mouvement et donner naissance à une kyrielle d’initiatives dans le Mouvement des Cursillos, comme les «Cursillos pour couples», pour ceux dont le mariage s’est refroidi; des Cursillos spécifiques pour réchauffer le sacrement de l’Ordre chez les prêtres, des sessions pour préparer les prêtres à être animateurs spirituels du MC; des sessions pour la formation des rollistes; des Cursillos de Cursillos, pour la formation des futurs leaders dans notre Mouvement; sans compter les différentes Écoles dont parlent les IFMC, etc., etc.
Et nous n’avons pas encore parlé de son influence au niveau national et même international ! Il a été l’un des pionniers du livre «Les Idées Fondamentales du Mouvement»; le créateur de la revue internationale du MC, intitulée : TESTIMONIO, dont la publication exigeait tant de travail que l’on n’a trouvé personne pour s’en occuper après son départ…

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Une vie "spécialisée"


Padre Cesareo Gil Atrio, animateur spirituel du MCC du VenezuelaLe P. Cesareo semble avoir touché à beaucoup de choses, mais il reste que sa spécialisation c'était le MC. Il a su démêler, comme aucun autre, les entrailles du Mouvement. Les fichiers les mieux remplis sur le MC sont ceux qui sont dans sa chambre à Caracas. Il connaît toutes les péripéties du Mouvement. Depuis la première Rencontre Mondiale à Rome, où je le rencontrai pour la première fois, jusqu'à la première rédaction dIdées Fondamentales du Mouvement des Cursillos (2de éd. adaptée au M.C.F.C.)es Idées Fondamentales (1972), le P. Cesareo a été partout. D'une certaine manière, et toujours décisive, il est intervenu dans la création de la O.L.C.C. (Oficina Latinoamericana de los Cursillos de Cristiandad), ensuite du G.E.T. (Groupe Européen de Travail), du G.L.A. (Groupe anglophone), du G.A.P. (Groupe Asie-Pacifique) et, bien sûr, dans la constitution de l'Organisme Mondial.

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Place à la relève

Épuisé et se plaignant de ne plus pouvoir travailler ses 20h par jour, en 1991, il demanda à l’évêque de le relever de sa charge d’Animateur spirituel du Mouvement des Cursillos qu’il occupait depuis 38 ans, depuis la fameuse rencontre du 3 avril 1959 avec l’évêque de Caracas. Quelques années plus tard, en 1997, il y eut de grandes célébrations pour ses 50 ans de Sacerdoce. À cette occasion, on a surtout souligné son indéfectible attachement au Magistère de l’Église Romaine.

Au cours de l'année 1991, le P. Cesareo cédera le poste d'A.S. national du MC au Venezuela qu'il avait tenu depuis 32 ans. Il avait eu le temps de se préparer un dauphin dans la personne du P. Ramon Viloria, dont la vie avait été transformée en un Cursillo, à l'ombre dynamique et dynamisante du P. Cesareo. Le témoin passait entre bonnes mains.

L'écrivain

Ami généreux et simple, aimant de l’Église et grand amphitryon, il a semé le Venezuela de sa vie et de sa santé. Il n’a refusé son amour à personne, grondant lorsqu’il devait gronder, il élevait parfois la voix lorsque c’était nécessaire, sachant aussi mettre la main sur l’épaule, à l’occasion, lorsque c’était le temps d’encourager…
Le P. Gil fut un géant de la plume, Il écrit aussi des volumes, beaucoup de volumes, plus de 60, qui reflètent directement ou indirectement la pensée pontificale. Sans compter les très nombreux écrivains qu’il a suscités par son fameux prix littéraire qu’il accordait chaque année à une nouvelle œuvre catholique.
Au travers de ses écrits, «le grand Cesaréo», comme l’appelait affectueusement le P. Sebastián Gayá (animateur spirituel du Cursillo no 1 à Majorque) a évangélisé tout au long de sa vie, et continue de le faire auprès de tout lecteur qui a le bonheur d’avoir entre les mains, un de ses livres.
Il n’y a pas un seul document romain qui fut publié durant ces 50 ans, que Cesaréo Gil n’a pas promu et commenté soigneusement.
Il a même suscité d’innombrables laïcs, hommes et femmes, à se lancer dans la publication de leurs commentaires du Catéchisme de l’Église Catholique.
À cet homme-là, jamais personne ne l’a vu «regarder en arrière, après avoir mis la main à la charrue», ni s’excuser «pour aller enterrer les morts», selon les mots de l’Évangile.

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Quand il s’adressait aux prêtres il disait:
«Si tu te fais ordonné, tu te condamnes!».
Ce qu’il explicitait ainsi aux séminaristes : «En acceptant l’ordination, tu te condamnes à ne pas avoir de mère ou d’épouse pour te gâter, à ne pas avoir d’enfants propres pour te réaliser, parce que tu t’es offert à Dieu en te condamnant comme l’a fait Jésus, à gagner le ciel pour donner la vie au monde».


Il y a plusieurs de ses formules qui sont devenues des slogans dans notre Mouvement: «Le Christ et moi = majorité écrasante!».
«L’Église, c’est moi!».
«Chrétien, c’est un autre Christ!».


Il vit sur les braises.

Le Père Gil a toujours été convaincu qu’il n’était pas destiné à se sauver tout seul. Il disait : «Un chrétien ne peut pas se sauver seul, il doit se sauver en grappe!»
«Les tisons qui se détachent du foyer meurt, c’est uniquement ensemble qu’ils brûlent!». D’où la souveraine importance de la Réunion de Groupe dans notre Mouvement. .


« Tout prêtre porte sur son front le sceau de Jésus «S.P.»
ce qui signifie «Serviteur publique»
 


" La plus grande prière que j'ai faite dans ma vie est de faire descendre le Seigneur dans mes mains de pauvre par l'Eucharistie. "




Retour vers le Seigneur

Le 14 octobre 1997, Cesaréo Gil entendit l’appel : «Viens, bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Maître». La nouvelle de son décès secoua non seulement le Venezuela, mais de nombreux pays dans le monde: on fut obligé de retarder beaucoup les funérailles pour permettre à un nombre considérable de personnalités qui s’annoncèrent pour la cérémonie.
L’Eucharistie fut présidée par l’archevêque de Caracas, et l’homélie fut à la charge de Mgr Porras, dont la vocation sacerdotale était le fruit d’un Cursillo. Autour de l’autel, il y avait finalement 26 évêques, 60 prêtres, avec en tête, le Nonce Apostolique du Vatican.


Vers la Béatification

Cela va prendre des années avant que l’on puisse évaluer à sa juste mesure toute la tâche accomplie par le Père Gil, non seulement au Venezuela mais à travers le monde. Lors du 10e anniversaire de son décès, en 2007, le P. Castaño, son successeur, disait ceci: «Cesaréo est parti au ciel, mais sa vie et sa mission sont en attente de cursillistes pour forger une Venezuela en un monde meilleur, rechristianisé».
Et, en février 2019, est arrivée enfin l’autorisation d’ouvrir à Caracas, le procès diocésain pour sa cause de Béatification.
Rendons grâce au Seigneur pour cette troisième Cause de cursillistes en route vers la Béatification. Il y avait déjà les deux pionniers de l’équipe de fondation, Eduardo Bonnìn et le P. Sebastián Gayá. Ils iront se joindre à Saint Oscar Romero, premier Saint cursilliste canonisé, le 14 octobre 2018, par le Pape François.

Point final

Si vous mettiez ensemble une incroyable capacité de travail avec un sens inné de l'organisation, une intelligence supérieure à la normale avec une ténacité capable d'ouvrir les voies les plus abruptes, et si vous ajoutiez enfin une forte dose de foi, vous auriez là le portrait robot du P. Cesareo Gil.

Merci, mon frère pour ta vie,
Merci pour ton sacerdoce,
Merci pour ton amitié!

En attendant, il y a un mot qui se détache dans ton dictionnaire personnel : infatigable!

Sources : Une partie de cet article a été rédigée par le P. Sebastiàn Gayà et tirée de la revue KERYGMA de Madrid, no 75, p. 14-16, en 1997. L’autre partie est traduite d’un communiqué de l’OMCC (Organisme mondial), rédigé en espagnol et traduit par Loyola Gagné. s.s.s., en date du mois de juin 2019.