Vivre, comprendre et transmettre la foi
Qu'est-ce que la Nouvelle Évangélisation?
Comment participer à la nouvelle évangélisation?
La mission particulière du Mouvement des Cursillos
Message du Synode des Évêques sur la nouv. évang.
Au pays de l'évangélisation, par Gilles Baril, AS du MCFC
Il est prouvé par les sondages récents que les personnes qui ont le plus d’influence sur les jeunes d’aujourd’hui sont leurs grands-parents. On reconnaît que les aînés ont connu un monde dans leur jeunesse qui est complètement différent de notre société actuelle.
Jadis on voyageait à cheval ou en train pour le trajet de longues distances. Partir de son rang de village, atteler le cheval, se rendre à l’église pour la messe du dimanche, mettre le cheval en sécurité, assister à la messe, prendre le temps d’échanger des nouvelles avec les voisins, passer au magasin général et retourner à la maison : tout ça prenait quatre ou cinq heures. Aujourd’hui, on se rend presqu’à Paris ou Vancouver dans le même temps.
Jadis, il fallait être à jeun depuis minuit pour communier, la messe se vivait dos au peuple, en latin… aujourd’hui, le jeûne eucharistique est d’une heure et nos célébrations sont centrées non plus sur le mystère de Dieu, mais sur la communion entre Dieu et son peuple…
Ma grand-mère m’a souvent raconté qu’elle a appris par courrier, deux semaines plus tard, le décès de sa belle-mère. À cette époque, mes grands-parents vivaient sur une terre à coloniser en Abitibi. L’hiver, quand il faisait tempête, elle pouvait se réveiller le matin avec de la neige dans les coins mal isolés de la maison… Aujourd’hui, avec des systèmes de communication spécialisés, il se passe quelque chose dans le monde et toute la planète l’append en moins d’une heure.
Avant l’ère de l’industrialisation des villes, 60% des Québécois vivaient du métier de cultivateur et de bûcheron.
Dans leurs vies, nos grands-parents ont connu : les deux guerres mondiales (1914-1918 et 1939-1945); la crise économique de 1929 puis celle aussi importante avec moins de conséquences graves immédiates de 1980; l’arrivée du syndicalisme (grève d’Asbestos en 1949); l’apparition de l’automobile; de l’électricité; de la bombe atomique; la "Révolution tranquille" des années 1960 qui a entraîné avec elle la prise en charge par l’État des œuvres sociales et caritatives jusqu’à ce jour sous la responsabilité des communautés religieuses… ce qui a apporté des changements majeurs dans le monde hospitalier et le monde scolaire (naissance des polyvalentes et des Cegep, à partir du rapport Parent de 1961); la marche de l’homme sur la lune; l’exposition universelle de Montréal (1967); l’arrivée des femmes sur le marché du travail; les traités du libre-échange; la crise mondiale du pétrole (1976); la chute du mur de Berlin (1991)…
Nos aînés sont passés de l’unanimité catholique au pluralisme religieux jusqu’à la désertion des églises, d’une économie de subsistance à la mondialisation des marchés, d’une société patriarcale dominée par les hommes à l’émergence du féminisme puis à la revendication de l’équité salariale… Ils ont connu la dégradation de l’environnement, les progrès médicaux et l’apparition de nouvelles maladies, l’éclatement des couples et l’explosion des familles, la baisse de la natalité et des mariages…
BELLE LEÇON
Un étudiant, dans un autobus plein à craquer, prit le temps d’expliquer à un monsieur âgé assis à ses côtés, pourquoi la vieille génération ne peut pas comprendre celle des jeunes? « Vous êtes nés et avez grandi dans un monde différent, presque primitif », dit-il d’une voix assez forte pour être entendu par tous. « Les jeunes d’aujourd’hui, nous avons grandi avec Internet, la télévision, les avions, les jets, les voyages dans l’espace, l’homme marchant sur la lune. Nos sondes spatiales ont visité Mars, nous avons des bateaux à énergie nucléaire et des voitures électriques et à l’hydrogène, des ordinateurs qui calculent quasiment à la vitesse de la lumière. Et encore plus. » Après un bref silence, l’homme âgé lui répondit : « Tu as raison jeune homme, nous n’avions pas toutes ces choses, quand nous étions jeunes… par conséquent, nous les avons inventées! Et maintenant toi petit arrogant, dis-mois ce que TOI tu prépares pour la génération suivante. » Les applaudissements fusèrent de partout.
Publié avec l'autorisation de l'auteur
Extrait de: Le quotidien de l'Évangile, Gilles Baril, prêtre, p. 77-79
Source des images: voyage à cheval; une terre avant le dessouchage; femmes au travail; 1984-2014.