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La foi en action
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Témoignage d'un cursilliste

Merci à tous ceux qui nous envoient un témoignage!

 

En témoignant de ce que le Seigneur
a fait dans notre vie,
nous contribuons à faire connaître
sa présence et son action
et c'est Lui que nous louons.

 

Christ du cursillo

"Que votre lumière brille!
Qu'elle soit placée sur le boisseau!
Afin que tous ceux qui la voient
rendent gloire à votre Père
qui est dans les cieux."

(Mt 5, 15-16)

 

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Pape François"Comme Pierre et Jean, les martyrs sont ceux qui aujourd’hui encore disent : « nous ne pouvons pas ne pas dire ce que nous avons vu et entendu ». Leur témoignage – a poursuivi le Pape François – nous donne la force, à nous dont la foi est parfois un peu faible, de témoigner cette foi que nous avons reçu, cette foi qui est le don que le Seigneur donne à tous les peuples »

Pape François

Denis Lemieux
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Diacre permanent

Cursilliste dans le diocèse
Ottawa-Cornwall

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Brève biographie de Denis Lemieux

Je suis natif de Drummondville, le 4e d’une famille de 5 enfants : 2 filles et 3 garçons.
Mes parents étaient très pratiquants et engagés alors ils m’ont transmis leurs valeurs.

Mes premières années d’étude ont été avec les Frères de la Charité et après ma 7e année, j’ai commencé le cours classique jusqu’en versification.
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Je me suis marié un 21 mai 1960 avec Pierrette Denoncourt.
Après 9 ans de mariage, nous avons adopté Denise, âgée de trois mois.

Quelques années plus tard, nous avons accueilli Stéphane, âgé seulement de 3 semaines, avec des problèmes de santé.

J’ai commencé mon Cursillo en novembre 1974, à Sherbrooke, à la maison Marie Rivier. J’étais à la table Saint Jacques. Les animateurs spirituels étaient Jean Riba, et Gilles Paré.

Ce qui m’a attiré à vivre l’expérience du Cursillo, c’est d’abord la curiosité
et l’engagement de mes parrain et marraine après avoir vécu leur Cursillo.

Depuis 1978 nous demeurons à Cornwall, en Ontario.
C’est le travail qui a occasionné ce déménagement.
Même si la compagnie qui nous avait invités à Cornwall a fermé ses portes en 1985,
nous avons toujours demeurés ici.

J’ai trouvé un autre emploi, que j’ai conservé jusqu’à une semi-retraite en 2011.

Aujourd’hui, je travaille deux jours semaine comme administrateur pour cette même compagnie.
C’est une entreprise locale qui se spécialise en location industrielle.


Avec le recul, je peux dire que le Cursillo
a été la porte d’entrée
au diaconat permanent
.

À notre arrivée à Cornwall en avril 1978, on s’est joint aux quelques cursillistes de l’époque.
L’année suivante, nous avons accepté le rôle de couple responsable de l’unique communauté de la ville.
À partir de ce moment-là, nous avons travaillé avec les cursillistes à bâtir notre secteur qui a été reconnu en avril 1982.
Nous avons été le premier couple responsable diocésain.

Le 19 juin de la même année j’ai été ordonné diacre permanent.
Toute une année remplie de joie et de défis.

Ce fut le début de beaucoup d’engagements au Cursillo : recteur, rolliste et depuis 10 ans animateurs spirituels adjoints et en plus couple répondant pour notre diocèse.

Dans tous ces engagements, on s’est fait beaucoup d’amis, autant à Cornwall que dans des villes au Québec; c’est ça l’Église.

Avec le recul, je peux dire que le Cursillo a été la porte d’entrée au diaconat permanent.

En 1977, trois ans après avoir commencé mon Cursillo, Rémi Cusson, curé, et un ami Maurice Gervais, prêtre, tous les deux membres de l’équipe pastorale de ma paroisse
à Drummondville, m’ont invité à assister à une rencontre d’information sur le diaconat permanent.
Même si les enfants étaient jeunes, Denise neuf ans et Stéphane cinq ans, nous avons décidé Pierrette et moi de commencer cette démarche. Démarche qui a été interrompue par notre déménagement à Cornwall en 1978. Interrompu avec joie, car après un an de cheminement, nous pouvions voir les exigences de cet engagement.


Mais … on avait oublié que le Seigneur est patient et ne lâche pas quand il nous appelle. Un an plus tard, Rhéal Bisaillon, curé et ami de Sainte-Croix, ma paroisse d’adoption à Cornwall, et Mgr. Eugène LaRocque, évêque du Diocèse Ottawa-Cornwall, m’invitaient à reprendre ma démarche.

Je suis retourné aux études, trois ans à l’université Saint-Paul à Ottawa à raison d’un soir par semaine et un samedi par mois.
Sans oublier les engagements au Cursillo, mon travail et la maladie du frère de Pierrette qui demeurait à Valleyfield et avait la leucémie.

Durant deux années, nous avons fait le voyage Cornwall, Valleyfield et Montréal et retour la même soirée, deux à trois fois par semaine.

Roger mon beau-frère, est décédé en mars 1980.

Pendant ces années d’étude et de voyage pour la maladie, j’ai fait l’expérience de la réunion de groupe du Cursillo.
Nous étions quatre à nous réunir chaque semaine.
Mes trois compagnes m’ont accompagné de leur prière et de leur soutien durant tout ce temps.
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J’ai été ordonné diacre permanent le 19 juin 1982.
Tout comme le Cursillo, le diaconat m’a permis de vivre de très belles expériences.

Depuis le 19 août 1987, je fais partie de l’équipe pastorale de la paroisse Sainte-Thérèse-de-Lisieux.
Je m’implique sur le C.P.P., préparation au baptême, préparation au mariage.
Je donne les homélies dominicales selon la rotation puisque nous sommes 1 prêtre curé et 2 diacres permanents.

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La vie n’est pas toujours facile

La vie n’est pas toujours facile et nous réserve des surprises et des épreuves.
Stéphane, notre petit garçon que nous avions accueilli à trois semaine, avait des problèmes de santé : une malformation cardiaque et une très basse vision.
Nous avons passé beaucoup de temps à l’hôpital avec lui. Chaque année, le médecin parlait d’une opération possible pour corriger ses problèmes cardiaques.
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En mai 1987 Stéphane est âgé de quatorze ans.
Son cardiologue à l’hôpital Ste-Justine nous parle de nouveau d’opération, nous devons prendre une décision.
C’est très risqué, seulement 25% de chance de réussite.
Stéphane voulait vivre comme ses copains, faire de la bicyclette, jouer au hockey, il a pris sa décision et même si on lui disait qu’il pouvait mourir, il n’a jamais changé d’idée.

Pour nous cela nous faisait peur et on hésitait.
Le jour tant espéré pour lui et tant redouté pour nous est arrivé. Stéphane a été opéré, plus de dix heures sur la table d’opération.
Il n’a presque pas repris conscience après l’opération et 36 heures plus tard il est décédé.
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Pour Pierrette, Denise, et moi, a commencé un temps de noirceur, de douleur et de POURQUOI LUI?
Un deuil très difficile à vivre.
Après quatorze ans, on l’aimait comme notre fils.
La journée de l’opération, les cursillistes de Cornwall et de Drummondville étaient en union de prières et le Seigneur ne nous a pas exaucés comme nous le voulions.
Nous avons braillé, crié : ce n’est pas juste.

Préparé les funérailles de son enfant n’est pas la chose la plus facile.
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Comme famille, nous nous sommes donné du temps pour apprendre à vivre sans Stéphane.
Les vues du Seigneur ne sont pas toujours les nôtres.
J’avais besoin d’un ange pour veiller sur moi, sur ma famille et c’est maintenant le rôle de Stéphane.
Et après, la vie continue. Lentement la vie a repris, mais jamais comme avant ce décès.

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Le diaconat m’a aidé en m’amenant à vivre de grandes choses

Le diaconat m’a aidé en m’amenant à vivre de grandes choses dont je me sentais incapable de réaliser.
Quelques mois après l’ordination, une première expérience fut de donner l’homélie aux funérailles de mon père; puis une belle-sœur ; aussi celle de ma belle-mère, des tantes et d’autres membres de la famille.
J’ai aussi marié un neveu, des amis, des nièces et baptisé leurs enfants.
Une autre expérience fut celle où j’ai donné l’homélie pour le 50e anniversaire de vie religieuse d’une tante qui vivait dans un cloître à Ste-Marthe sur le lac.

Une surprise! Nous étions à Sudbury, vers 11 heure du soir, nous recevons un téléphone. Je suis inquiet, qui peut bien téléphoner à cette heure, seules les membres de nos familles ont le numéro du cellulaire.
C’est mon frère, le plus vieux de la famille, veuf depuis quelques années. Il a rencontré une nouvelle compagne et me demande de les marier.
Toute une joie, moi l’avant-dernier de la famille bénir le mariage de mon frère aîné. Nous avons préparé la célébration ensemble et je les ai mariés le 28 décembre 1997.
Il est décédé quelques années plus tard et j’ai donné l’homélie.

Dernièrement, j’ai accompagné un ami pendant un an; il avait un cancer.
Nous étions amis depuis plus de 50 ans; il était venu à notre mariage, nous avions été à son mariage en 1965.
Il avait contribué pour acheter ma première aube avec d’autres amis de Cornwall.
À sa retraite il est retourné à Drummondville, mais on est toujours resté en contact.
Un jour que nous le visitions chez lui et que le cancer continuait à faire ses ravages,
il m’a demandé si je voulais préparer ses funérailles et les célébrer.
C’est une expérience difficile mais je ne peux refuser.

Le Seigneur ne nous abandonne pas et nous aide dans ses moments délicats.

Aujourd’hui, je fais du bénévolat à l’Hospice, une résidence pour personne en phase terminale.
Cet engagement m’a permis d’accompagner des amis qui m’ont demandé de donner l’homélie à leurs funérailles.
Je fais beaucoup de baptêmes, et c’est toujours une fête de rencontrer les parents pour une catéchèse et préparer la célébration.
Les enfants que j’ai baptisés, il y a plusieurs années, aujourd’hui ils sont mariés
et je baptise leur enfant.

Cet été je vais marier une jeune fille que j’ai baptisée.

Toutes ces expériences, joyeuses ou tristes, m’ont fait vivre le trépied du Cursillo : Prière, Étude, Action. Ils ont fait grandir ma foi en découvrant la présence de Jésus dans ma vie, même quand ça ne va pas du tout.
Il se rend présent à travers les autres, il est toujours là.
Aujourd’hui, 34 ans après mon ordination, je commence à ralentir un peu mais je n’arrête pas et je continue avec l’aide du Seigneur et le soutien de Pierrette qui m’accompagne toujours dans mon engagement.


Je dis Merci Seigneur pour les joies vécues et les défis relevés,
pour les épreuves qui m’ont fait grandir
et découvrir sa présence dans ma vie.
J’ai mon ange spécial qui me protège
et qui est toujours présent dans mon cœur

DeColores
Denis Lemieux
Diacre permanent
Cornwall, Ontario.