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La mission particulière du Mouvement des Cursillos

Réflexion sur la mission du MC et de tout chrétien : annoncer... témoigner de sa foi... particulièrement auprès des "loin de Dieu et de l'Église"!

Qu'est-ce que le précursillo?

Dans son Bulletin mensuel de Mai 2009, l'Exécutif de l'Organisation Mondiale du Mouvement des Cursillos présente ainsi le Précursillo (Étude du charisme, 8e partie, Méthodologie 1: Précursillo)

 

Viens et tu verras« Viens et tu verras » (Jn 1, 46)

Le MC est vie. On ne peut l’enfermer dans une simple définition. On ne peut lui fixer un cadre concret, parce que, agir avec la liberté des enfants de Dieu dans l’humilité du service par amour, cela ne supporte aucune clôture qui mettrait des limites. On ne peut donc jamais l’enfermer dans un corset de traditions qui offrirait des « moyens apostoliques de perfection » (qui n’ont jamais intéressés les distants!).

Le MC exige un rapprochement effectif de notre part vers toute personne, spécialement celles qui croient qu’elles n’ont plus la foi en Jésus Christ, ou qui ne savent pas si elles l’ont encore, ou à l’extrême, qui ne veulent pas l’avoir. Le Mouvement nous envoie dans les milieux de vie où se trouvent ces personnes, afin qu’elles entendent et sachent que Dieu est vivant et qu’Il les aime. Jésus, en effet, pour rejoindre les hommes, ne s’est pas fait structure, Il s’est fait Homme, et Il a vécu dans la rue, en différents milieux.

Eduardo Bonnín a caractérisé le MC comme étant un Mouvement qui, au moyen d’une méthode propre d’amitié, s’efforce, en Église, de travailler à ce que les réalités chrétiennes deviennent vie dans la singularité, l’originalité et la créativité de chaque personne. Le mot  méthode qui vient de deux mots grecs, metha (au-delà) et odos (chemin), signifie donc un chemin pour aller au-delà; un moyen pour obtenir une fin. La méthode du Cursillo, le chemin qu’il prend pour nous diriger vers sa fin, c’est l’amitié. Seulement cela! Tout le reste est pure fantaisie. « Avoir un ami, être un ami et le rendre ami du Christ », voilà le slogan que l’on répète depuis les origines du Mouvement. Le Cursillo en effet, veut atteindre – au moyen de l’amitié – sa fin spécifique qui est de faire parvenir à tous, mais spécialement aux distants, la Bonne Nouvelle que Dieu, dans le Christ, est vivant et qu’Il les aime. Il ose inviter tout le monde à faire l’expérience personnelle de cette annonce, en répétant à qui veut l’entendre l’invitation de Philippe : « Viens et tu verras ». Le Cursillo, parce qu’il est mouvement, est un chemin à faire avec des amis. Et ce chemin comporte trois étapes : le précursillo, le Cursillo et le postcursillo. Ces trois étapes sont intimement unies entre elles, comme dans un mouvement circulaire : le précursillo engendre le Cursillo, qui à son tour, donne naissance au postcursillo, lequel prépare un autre précursillo, etc. Chacune de ces trois étapes a autant d’importance que les deux autres. On ne peut donc pas les classifier par ordre d’importance ni en éliminer une sans toucher à l’essence même du Mouvement.

Le Précursillo

Le Précursillo est la première étape du MC et correspond à la planification de nos milieux. C’est l’élaboration d’un plan apostolique, dont l’objectif unique doit être l’efficacité pour atteindre les âmes. Apôtre signifie envoyé avec une mission, et la mission apostolique du précursillo est celle d’être témoin devant les autres de la découverte que nous avons faite : l’amour de Dieu.

 Cette étape du précursillo comprend un processus de sélection et de préparation avec la sainte intention que le Cursillo produise une abondante récolte. Cela dépend en premier lieu de la volonté divine et de la liberté de chaque enfant de Dieu, mais ensuite aussi du travail du semeur. Celui-ci doit préparer le terrain et prendre soin de la semence, car elle ne germera que si elle tombe dans une bonne terre.

Quand on parle de précursillo, normalement on pense aux personnes qui peuvent ou qui doivent (ou ne doivent pas) vivre l’expérience d’un Cursillo. Mais avant cela, le premier point du précursillo concerne les parrains qui doivent inviter les gens à cette expérience et les dirigeants qui animeront le Cursillo. Ce sont eux qui sont comme le semeur. Le témoignage de ces deux groupes (les parrains et les rollistes) est essentiellement important. Ces gens doivent avoir la ferme conviction que le Cursillo a pour objectif de rendre contagieuse la joie de croire. Or, il est évident qu’on ne peut communiquer que ce que l’on a. Eduardo Bonnín disait : « celui qui n’est pas convaincu est vaincu ». Cela exige une préparation qui se base essentiellement sur la prière et l’étude.

Tant le parrain que le rolliste doivent être d’authentiques chrétiens, qui actualisent le Christ. S’ils prétendent vouloir construire une chrétienté, ils doivent être des apôtres. Or, on est apôtre « quand on réalise dans sa vie la soif rédemptrice du Christ; quand on fait tout son possible pour que le Christ vive par sa grâce en tous et chacun ». Pour cela, il faut connaître Jésus et le fréquenter. Pour connaître vraiment son ami, il faut lui être proche. Eduardo Bonnín répétait souvent : « La prière, c’est laisser Dieu nous parler ». Les apôtres ont vécu avec Jésus, ont partagé sa vie de tous les jours, et ils ont appris peu  à peu qui Il était vraiment. Le parrain et le rolliste doivent avoir une connaissance approfondie de l’Évangile, étant donné que c’est le principal témoin de la vie et de l’enseignement de Jésus. Ensuite, ils doivent avoir une connaissance supérieure à la normale du charisme du Mouvement, dans lequel ils ont choisi de suivre le Christ. Alors seulement, ils pourront communiquer la vérité des enseignements qu’ils ont reçus; ils pourront annoncer la Bonne Nouvelle en provoquant la faim de Dieu chez tous, spécialement chez les plus distants; ils pourront favoriser l’amitié qui découle de la Réunion de Groupe et de l’Ultreya.

Le groupe des dirigeants, durant le précursillo, a encore la mission de procéder à la sélection des personnes qui iront faire le Cursillo. On part pour acquis que toute personne, homme ou femme, dans les circonstances normales, peut vivre cette expérience. Il ne doit y avoir, en principe, aucune discrimination, ni de classe sociale, ni d’âge, ni de sexe, ni d’aucune sorte. L’appel est universel. Au banquet du Royaume, il n’y a aucun exclu. Les bons sont appelés à croître en bonté et les pécheurs à abandonner le chemin large qu’ils ont pris pour revenir à la route étroite qui conduit à la vie.
Ceci étant dit, il reste évident qu’il faut viser ce qu’il y a de mieux. Pourquoi? Parce qu’il y a un principe qui dit que l’on doit considérer comme mal fait – même si c’est bien – lorsque cela aurait pu être meilleur ! C’est sur quoi se base la sélection des candidats. En choisissant des personnes que l’on invite à vivre le Cursillo, il faut donc se demander si cette personne a suffisamment de personnalité pour faire la rencontre d’elle-même. Si cette personne a suffisamment de caractère pour devenir une vertèbre dans son milieu, ou encore une « locomotive », dans le jargon du Mouvement. Cette personne doit se trouver dans les meilleures conditions de sa vie pour réaliser la triple rencontre avec elle-même, avec le Christ et avec les autres : il faut donc vérifier si elle est en situation de liberté dans le temps et l’espace pour entreprendre une relation étroite avec Dieu. Autrement, ce n’est pas un cadeau qu’on leur fait, mais on leur empoisonne l’existence! En sélectionnant des personnes, on doit donc se parler comme de véritables amis, en toute franchise. On doit vérifier si ces personnes ont faim et soif de résoudre leurs inquiétudes; et si, après les trois jours, cette personne sera apte à communiquer la bonne nouvelle aux autres. Donc, au fond, que ce soit une personne susceptible de se convertir en apôtre.

Le précursillo ne doit pas être une annonce de la bonne nouvelle comme une théorie. L’objectif du précursillo n’est pas d’amener un individu quelconque au Cursillo, mais d’amener un ami susceptible de connaître Jésus Christ. C’est pour cela que cette première étape doit être vécue comme l’a vécue Philippe lorsque Jésus l’a invité à Le suivre.  La première réaction de Philippe a été de partager cette découverte avec son ami Natanael : « Nous avons rencontré Jésus ». Mais Natanael ne comprend rien. Alors Philippe, grâce à son amitié pour lui, peut lui dire : « Viens et tu verras ». C’est donc l’amitié entre les deux qui a facilité la rencontre de Natanael avec le Fils de Dieu et qui lui a permis d’apprendre l’amour qu’Il nous porte.

Comme à l’habitude en terminant, nous prions le Seigneur de nous maintenir unis dans son amour et son unité.
De Colores,

Juan Ruiz
Président - OMCC